Après la Tunisie et l'Egypte, le monde a maintenant les yeux braqués sur l'Algérie.» Telle a été l'ouverture de nombre de journaux télévisés étrangers et de la plupart des articles consacrés par la presse internationale à «la marche du 12», samedi à Alger. Selon Google Actualités, près de 300 sources, journaux online, blogs et autres sites d'information ont couvert et mis en ligne des sujets sur l'événement. Le Monde.fr, Rue89, le Télégramme.com, leparisien.fr, entre autres, ont suivi l'événement heure par heure. Ils se sont nourris, en temps réel, du recoupement de dizaines de sources, sites internet algériens d'information online ou dépêches d'agences ou encore comptes facebook et Twitter de manifestants et journalistes présents sur place. D'où la similitude des comptes rendus publiés. «Des brigades antiémeute ont étouffé le mouvement de contestation populaire dans la capitale algéroise», écrit le New York Times. «Ils exprimaient les mêmes demandes de changement qui ont précipité la chute de deux autocrates de la région», continue le journal. Pour le quotidien français Libération, ils étaient quelque 2000 personnes à avoir «tenté de marcher à l'appel de l'opposition pour changer le système mais ont été bloquées très rapidement par un très important dispositif des forces de l'ordre qui ont procédé à des interpellations musclées». Les manifestants étaient beaucoup plus nombreux pour la publication britannique Sunday Mail, qui estime que «10 000 personnes ont défié l'interdiction gouvernementale. Mais ils ont été numériquement dépassés par les 28 000 policiers». Et c'est cette forte présence policière qui a étonné plus d'un média étranger. «Des milliers de policiers antiémeute ont bloqué le centre d'Alger afin d'empêcher des opposants d'organiser une marche de protestation qui se voulait une émulation de la révolte populaire égyptienne», écrit le Gulf News, publication qatarie. «Il est encore incertain que cette protestation ait, à long terme, un impact sur le gouvernement de Bouteflika tant les émeutes sont fréquentes. Mais le déploiement policier massif et les récentes concessions démontrent que le gouvernement craint une contagion des turbulences voisines», conclut le New York Times.