En opposant leur veto au projet de résolution palestinien condamnant la colonisation israélienne, les USA ont confirmé leur alignement sans réserve. Finalement, par leur veto, les Etats-Unis ont fait échouer, dans la nuit de vendredi à samedi, un projet de résolution palestinien, présenté par le groupe arabe au Conseil de sécurité de l'ONU, condamnant la politique de colonisation israélienne. Les 14 autres pays membres du Conseil de sécurité ont voté pour le projet de résolution, qui, s'il avait été adopté, aurait fortement embarrassé l'Etat hébreu, qui refuse tout gel de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés en 1967, y compris dans la ville sainte d'Al Qods et l'aurait isolé. Jusqu'au dernier moment, la direction américaine a tenté de dissuader les Palestiniens de se diriger vers le Conseil de sécurité. Des sources palestiniennes ont confié qu'à travers une communication téléphonique, de plus d'une heure, le président américain Barack Obama a essayé jeudi de faire changer d'avis le président palestinien Mahmoud Abbas, dont la position vis à vis de ce dossier n'a pas changé. «Mme Susan Rice, l'ambassadrice américaine à l'ONU a étalé dans des déclarations a la chaîne qatarie Al Jazeera, quelques minutes après la fin de la réunion du Conseil de sécurité, les propositions refusées par les Palestiniens. Il s'agit d'un communiqué non contraignant de la présidence du Conseil de sécurité, de l'envoi d'une mission sur place du Conseil de sécurité, ainsi qu'une référence aux frontières de 1967 dans le prochain communiqué du Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, ONU, Russie et Union européenne). La resolution, si elle avait été adoptée, aurait pu encourager les parties à demeurer en dehors des négociations, a ajouté Mme Rice, en essayant d'expliquer la position de son pays, qui, selon elle, et malgré le veto, demeure contre la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Le veto d'Obama Dans une brève allocution, après le vote du Conseil de sécurité, Riyad Mansour, l'observateur palestinien à l'ONU, a commenté : «Le message envoyé aujourd'hui encourage la colonisation dans les territoires palestiniens, ce qui menace la solution de deux Etats.» Et d'ajouter que «nous continuons à demander au Conseil de sécurité de respecter ses engagements concernant la Palestine». Yasser Abd Rabo, le secrétaire général de L'OLP, a déclaré que la décision des Etats-Unis de mettre leur veto est «malheureuse et affecte la crédibilité de l'Administration américaine». Le mouvement Hamas a profité de cet évènement pour mettre en cause la relation entre l'OLP et les Etats-Unis et critiquer la politique adoptée par le président Mahmoud Abbas. «Cela confirme le soutien total de l'Administration américaine à la politique arbitraire du gouvernement d'occupation. Ceux qui ont parié sur le soutien de l'Administration américaine aux droits du peuple palestinien ont perdu», a déclaré Fawzi Barhoum, porte- parole du mouvement Hamas. «Mahmoud Abbas est faible parce qu'il est allé sans le peuple palestinien vers les instances internationales», a estimé le porte-parole du Hamas, l'appelant à «cesser de porter la cause palestinienne au sein des institutions internationales dont les décisions sont devenues purement américaines».