Une étudiante a été sauvagement agressée au visage, hier matin, dans l'enceinte même de l'université de Bouzaérah (Alger). Résidant à la cité Ouled Fayet, l'étudiante de 27 ans, venue à l'université passer un examen à l'institut de langue française, a eu le visage, la tempe, la joue et les mains lacérées de coups de couteau portés par un inconnu. La jeune fille a été transférée vers l'hôpital de Beni Messous pour des soins ; elle en sortira dans la journée, pour rentrer chez elle, à Bouira. «Le jeune voyou essayait de prendre le sac à main de Sabrina, qui a résisté de toutes ses forces. L'agresseur de 17 ans a alors sorti un couteau de boucher et lui a porté des coups au visage et sur les mains. Ses deux amies, qui ont failli subir le même sort, se sont enfuies. Tout cela s'est passé à 7h30», racontent, ahuris, des étudiants de sa section, témoins de la scène. Les actes de violence sur ce campus ouvert aux quatre vents prennent de l'ampleur sans que les autorités ne se décident à réagir. «A la station de bus, située sur un terrain vague, les jeunes agissent impunément. Même situation dans les classes des différents départements. Un jeune sous l'effet de la drogue s'en est pris à des filles qu'il tentait de prendre en photo. Les enseignants souffrent aussi des agissements de hordes de voyous. Bouzaréah est devenu leur seul point d'attache. La dernière fois, ils ont même attaqué un agent avec des pit-bulls», racontent les étudiants. Les étudiants des départements de l'université de Bouzaréah ont décidé d'entamer une grève pour protester contre l'insécurité sur le campus et dénoncer «l'indifférence ahurissante de l'administration». Les enseignants ont décidé, avons-nous appris, de réagir également à ces actes de violence et de soutenir les revendications «légitimes» des étudiants. «Les franchises universitaires ne sont pas respectées. L'administration, pourtant au courant de cette situation depuis des années, laisse faire. Cette situation de peur l'arrange. L'étudiant ne se soucie plus de sa scolarité mais craint pour sa vie», dénonce Mounir, qui nous recense plusieurs actes de violence sur le campus. Selon des sources au niveau de la DGSN, la police scientifique s'est déplacée sur les lieux et a établi un portrait de l'agresseur qui est «activement recherché».