La communauté universitaire de Bouzaréah est confrontée depuis un certain temps à l'insécurité au sein même de l'université. Les étudiants ont tiré la sonnette d'alarme sur cette situation qui a obligé dernièrement l'administration à prendre certaines mesures. Les étudiants de l'université de Bouzaréah, rencontrés sur les lieux, se disent être «sous le choc» après plusieurs agressions dont ont été victimes leurs collègues. Les départements de psychologie et de langues sont devenus un lieu pour les délinquants, ont tenu à préciser certains. «Un dimanche, avant les dernières vacances, vers 17h, un étudiant a été grièvement blessé à la tête par un toxicomane qui lui asséné un violent coup avec une barre de fer», témoignent des étudiants qui ont affirmé qu'«il n'y avait aucun agent de sécurité sur les lieux». «J'étais choquée, il y avait beaucoup de monde et j'ai pu voir le jeune avec du sang sur la tête, le visage et ses vêtements. Je ne comprenais rien à ce qui se passait», nous a indiqué Amel, inscrite en psychologie. En ce qui concerne le département de langues, les étudiants de 4e année de langue française ont subi une attaque par un groupe de 6 jeunes en plein cours de français. Cette agression a eu lieu quelques jours avant les vacances. Tout a commencé lorsque des fenêtres ont volé en éclats. Le cours a été arrêté 15 minutes. Les étudiants ont pris la fuite mais le groupe a encerclé la classe avec des couteaux et volé tous les téléphones portables des étudiants. Selon des étudiantes, le samedi est le jour des agressions car l'université est vide et il y a un manque de sécurité. Ils se droguent dans l'enceinte de l'université Le département de psychologie est la deuxième cible après le département de langues. Au niveau des toilettes, il semble que tout est permis : le vol, les agressions et les boissons alcoolisées. Même les revendeurs de drogue s'y trouvent à l'aise. Selon les témoignages, Les dealers ne sont pas des étudiants et n'ont aucun lien avec l'université. Les étudiants se posent des questions sur le silence de l'administration. Ikram nous dira qu'un individu l'a prise de force dans une classe et fermé la porte. «Il était ivre. Heureusement, je l'ai frappé et j'ai pu m'enfuir.» Selon les étudiants, ces individus font entrer de la bière et du vin dans les bouteilles de soda pour que les agents de surveillance ne les voient pas. Ces agents ne vérifient même pas leurs cartes d'étudiant. Au niveau de la deuxième porte, on ne trouve aucun agent de sécurité. Tanina est étudiante en philosophie, elle a peur de nous donner son nom de crainte que l'agresseur de son amie la reconnaisse. Elle nous dira : «J'ai vu un voleur arracher de force à mon amie son portable, et prendre la fuite. Avant son acte, il n'a pas cessé de nous observer, on avait peur de lui. Quand le téléphone de mon amie a sonné, le voleur s'est approché d'elle et le lui arraché des mains.» Ahmed, étudiant en 3e année sociologie, nous déclare de son côté : «Des enfants de 14-15 ans entrent en classe pour prononcer des mots vulgaires.» Il ne comprend pas comment ces enfants ont pu entrer dans l'université. Selon des étudiants, les jeunes adolescents du quartier disposent même d'un petit terrain réservé pour les matches.