Les sites de stockage d'Oran avec celui de Sig totalisent des capacités de 20 000 tonnes, de quoi satisfaire les besoins d'une bonne partie du territoire, jusqu'à Blida. Les travailleurs de l'unité CO.G.O. (Anciennement, entreprise des corps gras, ENCG) d'Es-Senia, ont observé hier un sit-in devant leur unité pour protester contre la situation de leur outil de travail de crainte de le voir déstructuré. «Ils sont en train de vendre des équipements pour ne laisser que les murs et le carrelage, ce qui n'augure rien de bon pour notre société», préviennent Ourad Ghalem et Bouras Mohamed, respectivement chargé de l'organique et secrétaire général de la section syndicale. Ils affirment que rien n'a été entrepris depuis la cession en 2005 d'une partie du capital de la filiale d'Oran au groupe privé KOU-GC. Les protestataires affirment que, précisément, depuis 2008, les ouvriers sont livrés à eux-mêmes sans aucune perspective pour leur carrière ni même leur avenir. Les revendications sont énumérées dans un communiqué rendu public quelques jours auparavant et contenant un constat déplorable de la filiale: arrêt total de l'activité, aucun investissement consenti depuis la date indiquée plus haut, aucune formation pour le personnel, etc. Les augmentations non appliquées et le retard dans le payement des salaires sont secondaires dans la masse des soucis exprimés par les employés qui, avant d'organiser le sit-in, se sont d'abord concertés dans les ateliers où, toujours selon les syndicalistes, l'appel à cette manifestation a été décidé de manière unanime. «C'est un cri de détresse que nous lançons», indiquent-ils en demandant, dans le sillage de la nouvelle politique gouvernementale qui favorise le maintien de l'emploi et des activités industrielles, le respect de la résolution n°5/56 signée avec le comité de participations de l'Etat le 27 août 2005. Cette résolution stipule, parmi plusieurs points, le maintien des effectifs, le respect des clauses salariales et la formation. Le communiqué prend acte du fait que le protocole d'accord collectif signé au niveau central avec le partenaire concernant les modalités de départ volontaire et de retraites anticipées n'a même pas été respecté par Kou-GC. Relancer l'activité «Aujourd'hui, ces questions de départs volontaires et de retraites anticipées sont dépassées car, de toutes les façons, depuis cette date, le partenaire n'a libéré qu'à peine une dizaine de travailleurs dans ce cadre-là et les employés ont pris conscience que les indemnités proposées (30 à 40 millions de centimes) et les retraites à un peu plus de 10 000 DA/mois sont insignifiantes d'où notre appel pour le maintien de l'emploi et donc de l'investissement», explique M.Ourad selon lequel, «les travailleurs ne sont pas contre un partenariat à condition que celui-ci montre qu'il vient pour relancer l'activité et non déstructurer l'outil de travail». Le même interlocuteur rappelle que les capacités de raffinage d'huile étaient de 200 tonnes par jour auparavant et les unités d'Oran avec celle de Sig totalisent des capacités de stockage de 20 000 tonnes, de quoi satisfaire les besoins d'une bonne partie du territoire, jusqu'à Blida. «Au port, nous disposons de 11 bacs de stockage de 500 t chacun; sur le site d'Es-Senia, nous avons 12 bacs de même capacité, la zone 3 à Sidi Bekkai gère 10 bacs de même nature et l'unité de Sig 4 bacs de 480 t chacun», détaille le responsable syndical qui annonce que cette dernière unité est aussi concernée par le mouvement de protestation. Avant-hier, sollicité pour donner son avis, le directeur de l'unité d'Es-Senia a promis que le virement des salaires était imminent. Hier, en effet, des virements ont été effectués mais les travailleurs ont décidé de poursuivre leur mouvement pour la préservation de l'outil de travail.