Quelque 200 personnes se sont rassemblées hier, à Moscou, pour honorer la mémoire de Staline, mort le 5 mars 1953, et déposer des fleurs sur sa tombe, sur la place Rouge, derrière le mausolée de Lénine. Composé pour l'essentiel de personnes âgées, le petit groupe de nostalgiques arborait des drapeaux rouges et des portraits du dictateur en grand uniforme, avec toutes ses décorations. «Nous sommes venus demander pardon à Staline, pour la trahison de son œuvre, de ce qu'il a accompli pendant les 30 ans où il a été au pouvoir», déclare, avec des sanglots dans la voix et les larmes aux yeux, une dame âgée. La nostalgie d'un pays mené d'une main de fer reste présente en Russie, où le processus de réévaluation de l'histoire entamé à la chute du régime soviétique en 1991 n'a pas été mené à terme, selon les militants russes pour les droits de l'homme. En mai dernier, le président Dmitri Medvedev avait dénoncé le régime «totalitaire» de l'URSS et les crimes «impardonnables» commis par Staline. Dans le même temps, plusieurs manuels d'histoire destinés aux universités continuent de donner une appréciation positive de Staline.