La mobilisation à l'université Ferhat Abbas de Sétif (UFAS) reste intacte. Les arrêts de cours paralysant, depuis un certain temps, l'institut d'architecture et la faculté des lettres et sciences, alors que les autres facultés tournent au ralenti, se radicalisent. Pour preuve, des milliers d'étudiants n'ayant aucune affiliation partisane ont marché au niveau du 2e pôle universitaire d'El Bez, cette semaine. En plus des récurrentes revendications relatives au statut, équivalence et conditions d'accès au concours du master, les étudiants pointent du doigt non seulement les organisations estudiantines proches de partis politiques, mais leur dénient en plus le droit de les représenter. Même si le divorce entre la communauté estudiantine et ses «représentants» n'est pas consommé, le processus est désormais déclenché. «Nous ne pouvons plus faire confiance à des organisations qui se sont transformée, au fil du temps, en ‘filiales' des formations politiques. Au lieu de se soucier des conditions de vie des étudiants qui souffrent le martyre au niveau des résidences universitaires, les supposés ‘représentants de la communauté'ont par ailleurs mis entre parenthèses les innombrables problèmes pédagogiques, principales causes de la dégradation de la qualité du cursus. Faisant en plus la pluie et le beau temps au sein de bon nombre de facultés où l'on doit composer avec eux, ces autoproclamés représentants font croire qu'ils sont en mesure de mobiliser les foules. Pis encore, ils sont devenus un instrument électoraliste que le pouvoir actionne à chaque grande échéance», déclarent de nombreux étudiants. Ils mettent en garde contre toute manipulation politicienne : «Certaines organisations satellitaires qui ont tenté de se mettre à la tête de la marche, pour la parrainer et lui donner par la suite une connotation politique, ont été vite démasquées. Pour dissimuler leur revers et faire, le cas échéant, diversion, ils ont voulu nous coller l'étiquette de RCDistes (militants du RCD).» «Il est vrai que nous restons à l'écoute de l'actualité politique, d'autant plus que le passage vers la deuxième république s'impose, mais notre souci majeur pour l'heure est d'ordre pédagogique, réglementaire et statutaire. Nous ne baisserons pas les bras tant que nos revendications ne sont pas satisfaites à 100%. S'il faut passer une année blanche pour avoir gain de cause, nous ne reculerons pas. Le ministère qui se croit tout permis doit savoir que le temps de l'assistanat est révolu», affirment les étudiantes qui exigent que les cursus des étudiants d'histoire, de journalisme et psychologie n'ayant rien à voir avec la sociologie soient sanctionnés par des diplômes appropriés aux disciplines précitées.