Le concept coubertinien du sport fondé sur le bénévolat a été gommé mardi à l'occasion de la journée scientifique organisée par le Comité olympique algérien sous le thème «La formation des gestionnaires du sport», quand le professeur Gérard Coudert, directeur du CDES de Limoges, a conclu sa conférence. En effet, il a dit que «le bénévolat est fondamental dans l'organisation du sport, mais il n'est plus suffisant pour accompagner son développement actuel». C'est toute cette stratégie qui a fait l'objet d'un exposé sur les valeurs de la formation de gestionnaires du sport, sur la base de l'exemple du Centre de droit et d'économie du sport de Limoges. La valeur marchande du sport demande des spécialistes, et ce n'est pas le fait du hasard si de nombreuses entreprises cherchent à associer leur nom à celui d'une équipe ou d'un athlète à parrainer une compétition afin de bénéficier des gains véhiculés par le sport et aussi de profiter de l'image des champions. L'appontement pour le professionnalisme dans le sport est largué, et c'est avec toute une maîtrise du sujet que Zoubir Ketfi, directeur des sports de la mairie de Paris, abordera cet épineux thème qui vient de trouver espace dans notre gestion du football. Il faut retenir que la pénétration massive de l'argent dans le sport et sa marchandisation croissante conduisent à s'interroger sur les possibilités de concilier éthique et sport. Faisant un parallèle sur la gestion du football en Algérie et en France, d'une part et en France et en Europe, d'autre part, le conférencier a insisté sur la maîtrise du professionnalisme en sport qui est une base fondamentale et capitale pour son instauration. Il donnera par la suite quelques chiffres pour étayer l'exemple du professionnalisme français basé sur les recettes de droits de télévision. On est, par voie de conséquence, plus proches du marché du spectacle sportif et plus particulièrement celui du sport télévisé basé sur une convergence d'intérêts financiers que du développement du sport en lui-même. La conférence donnée en ouverture par le professeur Zerguini Mohamed Hocine, directeur de l'ISTS de Dély Ibrahim, était beaucoup plus une présentation de la structure qu'il dirige. Il fera savoir que l'institut est désormais une école nationale. Notons que cette journée dédiée à la formation et au professionnalisme a été programmée un jour de compétition (football) et les premiers concernés par ce sujet étaient absents.