Depuis quelques jours, la Fédération algérienne d'escrime (FAE) est en butte à une crise profonde à la suite du retrait de confiance à son président Boudjemaâ Abidat et sa vice-présidente Tazrout par les membres du bureau fédéral. Une situation qui enfonce davantage la discipline. -En qualité de président de la commission information de la FAE et membre du bureau fédéral, pouvez-vous nous éclairer un peu plus sur le retrait de confiance au président Boudjemaâ Abidat ? Le retrait de confiance au président Abidat et à Tazrout par les membres est conforme aux statuts de la FAE. L'organe souverain de la fédération qui est l'assemblée générale et son organe exécutif qui est son bureau fédéral ont pris cette décision à plus des deux tiers. -A votre avis, la décision prise par des membres de l'AG est-elle surprenante ? Ce qui devait arriver arriva. La décision est loin d'être surprenante, car c'est tout simplement une suite logique à la situation qui sévissait à la FAE depuis quelque temps. Faut-il rappeler que les membres du bureau étaient déjà montés au créneau pour attirer l'attention de Abidat quant à sa gestion. A tel point qu'une médiation a eu lieu en septembre 2010 au ministère de la Jeunesse et des Sports en vue de trouver une issue favorable. Hélas ! Cette médiation n'a rien donné, car le président a refusé de convoquer l'assemblée générale ordinaire dans les délais arrêtés par la tutelle. -Mais est-ce que ce sont les véritables raisons de ce retrait de confiance ? Le non-respect des dispositions statutaires relatives aux obligations du président de la fédération a enclenché cette crise. Abidat doit reconnaître qu'il n'a pas accompli convenablement son mandat à la tête de la fédération. Il était plus préoccupé par ses obligations professionnelles que par celles de la FAE. Il n'était pas en mesure de réunir les différentes commissions relevant de sa structure. La première vice-présidente est la seule qui a cautionné la démarche du président. -Quelle sera, d'après vous, la réaction du MJS ? L'article 9 des statuts de la fédération est clair, vu qu'il stipule que l'assemblée générale est l'organe suprême et souverain de la fédération. On ne pense pas que le MJS, qui va nous recevoir dans les jours à venir, ira à l'encontre de la volonté de l'assemblée générale. Nous disposons d'excellents projets qui peuvent sortir l'escrime algérienne de ce marasme. Pour ce faire, la contribution du ministère de la Jeunesse et des Sports est plus que nécessaire. Une chose est sûre, notre engagement sera profond. -Il semblerait que Abidat Boudjemaâ ait réussi à lever la suspension de la Fédération internationale d'escrime (FIE) qui remonte à 2009 ? En ma qualité de membre et président de la commission information, je n'ai vu aucun courrier relatif à la levée de la suspension de notre fédération par l'instance internationale. C'est Abidat qui a fait circuler cette information. Si celle-ci était vraie, elle aura fait le tour de la presse algérienne. Cela démontre la manière dont était gérée la fédération. J'avoue que mon bilan est maigre par rapport à la mission que j'occupe à la FAE. -En attendant l'assemblée générale extraordinaire, qui va assurer l'intérim ? L'intérim de la présidence sera assuré par Mohamed Lakehal (2e vice-président).