Du 8 au 18 décembre, la petite salle du centre culturel français d'Oran organise un hommage au célèbre cinéaste Jean Rouch, à travers six films majeurs. Jean Rouch, à l'origine ingénieur des ponts et chaussées, affecté au Niger, se découvre alors une passion pour le cinéma, un outils inégalable pour ses recherches et devient par la force des choses un anthropologue de renom... Quatre décennies au service de l'Afrique de l'ouest qu'il affectionne particulièrement et autant de réalisations qui lui valent de nombreux prix à travers le monde (Biennale de Venise, (1955) avec les maîtres fous, prix Louis Delluc (1958) avec « Moi un noir », « Chronique d'un été », prix de la critique au festival de Cannes (1961) « la chasse au lion à l'arc », grand prix en Italie (lion d'or) en 1965, etc. Outre ses réalisations, notre cinéaste ethnologue sera un redoutable homme de communication, organisateur de séminaires internationaux autour du septième art. Il créera le premier doctorat de cinéma à la Sorbonne avec une autre sommité du genre, Henri Langlois, complice de Raymond Despardon. Jean Rouch déclarera lors d'une des ses interviews : « La seule manière possible pour moi de traiter la fiction c'est de l'aborder comme je pense savoir aborder la réalité. » Ce cinéaste du réel, précurseur du cinéma vérité, très proche de la nouvelle vague du cinéma français des années soixante, fut président de la cinémathèque française de 1986 à 1991. C'est de façon tragique qu'il disparut un 18 février 2004 dans un accident de voiture, dans un pays qu'il affectionne particulièrement et ironie du sort, il se rendait à un festival de cinéma... Incontestablement, les historiens ethnologues et autres chercheurs trouveront dans la masse de documents filmés par Jean Rouch, une somme considérable d'informations sur la vie sous toutes ses apparences dans l'Afrique de l'ouest. Jean Rouch a laissé un héritage colossal amassé durant quatre décennies et mis intelligemment en « boite ».