De quoi souffre le président Bouteflika ? », « A quand un bulletin de santé ? » Et « son état de santé ne suscite pas l'inquiétude ? »... Sont autant de questions qui ont agité l'opinion publique nationale et internationale depuis le transfert, le 16 novembre dernier à Paris, pour « un bilan médical approfondi », du premier magistrat du pays. Ce n'est qu'hier soir, que le flou entretenu, pendant plus de dix jours, s'est dissipé et la maladie du Président est enfin connue. Le film des événements : Il est 21h20 de ce samedi 26 novembre 2005, quand l'Agence presse services algérienne(APS) a répercuté un communiqué laconique de la présidence de la République annonçant l'évacuation en urgence du chef de l'Etat vers la capitale française, Paris, pour y subir « un bilan médical approfondi ». Le même communiqué informe qu'auparavant, le Président a été admis à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, à Alger, « pour des troubles au niveau de l'appareil digestif ». Depuis, c'est le silence radio. Le mutisme dont se sont confinées les autorités algériennes a ouvert la voie à des rumeurs et des commentaires de plus en plus critiques envers le système de communication des institutions du pays. Des commentaires émanant notamment de certains partis politiques et des médias nationaux. Il a fallu attendre le 30 novembre, soit quatre jours après l'admission du Président à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, pour que le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, s'exprime pour la première fois sur l'Etat de santé du Président. « L'état de santé du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est en constante amélioration et ne présente aucun motif d'inquiétude. Le retour du chef de l'Etat à Alger est une question de jours », a déclaré le chef de l'Exécutif, à l'issue d'un Conseil du gouvernement. Toutefois, Ahmed Ouyahia n'a pas révélé la nature du mal dont souffre le Président. C'est ce qu'a fait accroître le suspens et a laissé libre cours aux rumeurs en tous genres. Le trois décembre dernier, le chef du gouvernement est monté une nouvelle fois au créneau pour rassurer sur l'Etat de santé du Président. Dans une déclaration aux trois chaînes de la Radio nationale, Ahmed Ouyahia a affirmé que le Président « est entrain de passer quelques jours de convalescence et que les pouvoirs publics n'ont rien à cacher ». Enfin, le voile a été levé, hier, et l'opinion publique a eu les résultats du bulletin médical du chef de l'Etat. La présidence de la République a rendu publique un communiqué, diffusé hier par l'APS, dans lequel elle annonce que « les examens effectués en France par le chef de l'Etat ont révélé un ulcère hémorragique au niveau de son estomac et une thérapeutique chirurgicale lui a été prescrite et pratiquée ».