Organisée par l'agence Events, la deuxième édition du marathon international de Tiout a eu lieu tant bien que mal. Ce rendez-vous populaire et rarissime en Algérie a failli ne pas avoir lieu, car l'autorisation n'a été reçue que le 8 mars, soit douze jours avant le coup d'envoi, alors que la demande et le dossier ont été déposés en août 2010… Malgré cette lenteur administrative qui a fini par dissuader les participants étrangers, la splendide commune de Tiout (wilaya de Naâma) a quand même vibré durant toute la manifestation, même si les autorités locales avaient boudé la cérémonie de clôture récompensant les lauréats. C'est dire que les sympathiques et hospitaliers habitants de la région désertique de Tiout, qui ont découvert le marathon, risquent de ne pas assister à la 3e édition. C'est ce qu'avait laissé entendre l'organisateur, Mohamed Zerrouki, lors d'une brève allocution de clôture. Pourtant, au fil de la compétition et du merveilleux séjour, les organisateurs pensent bien revenir l'année prochaine avec une meilleure préparation, car la petite oasis de Tiout ne laisse pas indifférent. Au-delà de ces contraintes, les participants ont gardé une fois de plus un souvenir impérissable. Autant dire que l'objectif escompté a été atteint par les adeptes de la course «hors stade» qui ont allié à la fois le sport, la culture et les visites touristiques ; mieux encore, cette édition a permis à certains coureurs de découvrir qu'ils étaient atteints par le diabète et la tension artérielle. Grâce aux médecins (Karim Boufertas et Mourad Zaïdi), représentants de Novo Nordisk qui ont dépisté ces pathologies du siècle, ce fut une première dans le sport algérien où les sportifs subissaient ce type de contrôle avant et après la compétition. Novo Nordisk, leader mondial dans la lutte contre le diabète, a ainsi ouvert le bal. Des mesures de prévention ont été même prodiguées aux amateurs de la course à pied afin de suivre une meilleure hygiène de vie. Une jeune Française, venue de la région parisienne, Mouna Benyoucef (25 ans), dont le père est algérien, n'a pas trouvé les mots pour exprimer sa reconnaissance : «J'étais fascinée par le pittoresque paysage de Tiout et par ses chaleureux habitants. Je n'ai pas eu le sentiment d'insécurité, contrairement aux recommandations du site du ministère des Affaires étrangères français qui classe l'Algérie ‘‘alerte rouge'' et déconseille à ses ressortissants de se déplacer en Algérie.» Notre interlocutrice ne manquera pas de souligner que lorsqu'elle retournera en France, elle insistera auprès de ses amis pour qu'ils changent leur vision sur l'Algérie. En tous les cas, elle promet de sensibiliser ses amis afin qu'ils soient au rendez-vous à l'occasion de la prochaine édition. «Je n'oublierai pas de signaler que le responsable de la gendarmerie de Tiout m'a offert deux appareils jetables. Un geste qu'on ne trouve nulle part ailleurs», dira-t-elle encore. Sur le plan technique, les athlètes du MDN, de la DGSN et de la Protection civile ont assuré de bout en bout ce marathon de trois étapes. Chez les seniors, la victoire a été arrachée par Mohamed Chekalil (MDN) qui a parcouru la distance en 2h11'55, suivi de Rabah Khouas. Pour leur part, Nassima Messaoudi (Protection civile) a remporté sur le fil cette course (3h12'33) devant sa coéquipière Asma Halouz (3h12'57). Net succès aussi des vétérans où Boualem Abed (Protection civile) en 2h13'19 et Fatma Khaffalah (Naâma) 3'25'55, ont été sacrés. L'ancien coureur de fond de l'équipe nationale, Miloud Djellal (50 ans), de la DGSN/Alger, a laissé une grande impression, comme en témoigne son chrono de 3'17''00. Les prix du plus jeune et du plus vieil athlète ont été remporté respectivement par Mouna Benyoucef et Farid Benjoucef (64 ans), professeur en orthopédie.