Les dossiers des demandeurs de logements s'accumulent par milliers au niveau des APC alors que les aides sont accordées au compte-goutte. L'attribution de l'aide de l'Etat à l'habitat rural dans la wilaya de Tizi Ouzou est devenue un véritable casse-tête pour les APC, qui doivent user de tous les subterfuges afin de calmer les ardeurs des postulants. Pour cause, le quota revenant à chaque commune est jugé très en deçà des attentes, surtout si l'on tient compte du nombre de demandes de citoyens dans le besoin. A Aïn El Hammam, les habitants des 22 villages de la commune logent pour la plupart dans des conditions les plus pauvres, faute de logements sociaux ; ils ne cessent d'attendre leur tour, depuis le lancement de l'opération aide à l'habitat rural. Comme pour se débarrasser de la difficile distribution de l'insignifiant quota reçu, tant le risque de provoquer un mécontentement généralisé est grand, l'APC a encore une fois, fait appel aux comités de villages. En effet, l'on imagine mal comment une APC pourrait contenter et persuader les demandeurs lorsqu'on ne dispose que de quatre unités par village ? Si le système de tirage au sort, préconisé au départ, semblait être la solution – pas toujours «juste»– devant résoudre le problème, il n'a pas réussi à convaincre les demandeurs qui crient à l'injustice. «Les anciens dossiers» ne veulent, en aucun cas, être mis sur le même pied d'égalité que les nouveaux. D'où nécessité de procéder progressivement, suivant l'ancienneté des demandes et l'urgence des cas que classeraient, par degré de priorité, les commissions de village, de commune et de daïra. Face à la crise que vit Aïn El Hammam en la matière, les citoyens jettent leur dévolu sur l'auto-construction. Ils voient en l'aide de l'Etat (70 millions de centimes), l'unique opportunité qui pourrait leur permettre de sortir de la précarité. Pour le moment, les dossiers s'accumulent par milliers au niveau de l'APC, alors que les attributions se font au compte gouttes. L'exemple de Taourirt Menguellet, qui vient de bénéficier d'un quota de cinq aides pour 330 demandes est édifiant. Cri de détresse Dans la commune d'Assi Youcef, au sud du chef-lieu de la wilaya, des villageois, pères de familles, ont bénéficié, en 2006-07, de l'aide de l'Etat de 500 000 DA, dans le cadre du programme présidentiel 2005-2009.Néanmoins, aujourd'hui, ces derniers n'arrivant plus à parachever la construction de leurs maisons, lancent un cri de détresse à l'endroit des autorités compétentes afin de leur accorder le complément de 200 000 DA de cette aide, réévaluée en 2008, en vue terminer leurs habitations. Les bénéficiaires concernés, dont les conditions sociales sont très modestes, n'ont pas pu achever la construction de leurs maisons en raison notamment des augmentations faramineuses, connues en cette période par les prix des matériaux de construction. C'était d'ailleurs la spéculation entretenue sur ces prix qui avait contraint les autorités concernées à porter, en 2008, le montant de cette aide à 700 000 DA. A cette époque, l'on se rappelle encore, une pétition de villageois concernés dans la commune d'Assi Youcef avait été adressée aux autorités et dans laquelle lesdits bénéficiaires ont décrit alors l'ampleur de leur désarroi, dû à leurs conditions sociales qui ne leur permettaient pas de finir leurs maisons, restées à ce jour des carcasses ouvertes aux quatre vents, attendant une aide salvatrice quelconque des autorités.