La Coordination nationale autonome des étudiants (CNAE) tiendra aujourd'hui sa deuxième réunion d'évaluation des résolutions de la conférence nationale du 27 mars dernier, à l'université de Bouzaréah (Alger 2). Les étudiants veulent se concerter une dernière fois pour la confirmation ou l'annulation de la grève générale qui paralyse les universités et les grandes écoles depuis plusieurs semaines. Il sera aussi question de discuter de l'option de la marche du 12 avril à laquelle a appelé la CNAE. «La réunion de demain (aujourd'hui, ndlr) sera la dernière avant la marche du 12 avril. Cette action est défendue et soutenue par la quasi-totalité des assemblées générales des différents campus qui ont refusé catégoriquement les résultats de la conférence nationale organisée par la tutelle», a affirmé un membre de la CNAE. Réagissant à l'agitation qui a marqué les deux universités de Boumerdès et de Béjaïa avant-hier, notre interlocuteur lâche : «Nous condamnons l'agression de notre camarade de Béjaïa et la tentative d'interdiction de la marche des étudiants de Boumerdès. L'administration et ses complices tentent en vain de casser la lutte estudiantine par une volonté haineuse de discréditer la coordination et la manipulation des étudiants.» Hier encore, la tension au sein des campus était perceptible. A la faculté de Bouzaréah, comme c'est le cas dans la majorité des autres universités, les étudiants ont organisé un imposant rassemblement pour prouver leur détermination à poursuivre leur combat pour la pleine satisfaction de leur plateforme de revendications. De leur côté, plus de 200 étudiants de l'Ecole supérieure du commerce, sise à Alger-Centre, ont observé un sit-in devant leur école pour dénoncer, disent-ils, «la fuite en avant du ministère». «Au nom de la Coordination nationale des grandes écoles, je confirme que la conférence nationale était une mascarade. D'ailleurs, lors la réunion, nous nous sommes opposés aux déclarations du ministre et la signature d'un PV illégal», a déclaré Noël Rabah, délégué de cette école. «Même l'abrogation du décret contesté n'est pas suffisante puisqu'on va appliquer les mêmes décisions qu'il comprenait», a dénoncé Rabah. Ce dernier a assuré que «toutes les grandes écoles refusent la façon dont est gérée la crise de l'université par les responsables du secteur». Et d'ajouter : «Par conséquent, nous maintiendrons la pression sur la tutelle. Nous comptons organiser des piquets de grève pour éviter le spectre de l'année blanche en respectant un programme bien défini.» Par ailleurs, plusieurs délégués des grandes écoles, basées au centre du pays, ont affirmé leur intention de battre le pavé la semaine prochaine.