La localité a vécu, hier, une journée trés mouvementée. La population réclamait l'AEP et le raccordement à l'énergie électrique. Près de trois semaines après avoir barricadé la RN100, les habitants du lotissement Naâmna, au nord de Chelghoum Laïd, qui abrite près de 300 foyers, ont coupé, hier, le même tronçon, à hauteur du pont surplombant l'autoroute. L'absence d'eau potable et d'électricité figurent parmi les doléances des riverains, qui exigent aussi le bitumage des voies et accès à l'intérieur de leur groupement d'habitations. «Nous alimentons quotidiennement nos ménages en eau potable en recourant aux jerricans et aux mulets», nous ont-ils confié. Un septuagénaire a affirmé que «les habitants, raccordés à l'électricité grâce aux branchements auprès de particuliers, utilisent des bougies, car le courant est faible et insuffisant». Les élus communaux et le représentant de Sonelgaz, dépêchés sur les lieux, ont eu du mal à se faire écouter par les habitants. «Nous ne vous faisons plus confiance, vous ne cherchez qu'à gagner du temps», leur ont-ils lancé. La tension monte de plus en plus et des dizaines de pneus sont ramenés par des jeunes pour être brûlés. Trois décès par électrocution La venue du wali est posée comme préalable à toute discussion. A 14h, la route est toujours sous l'emprise des protestataires. Auparavant, vers 11h, des dizaines de jeunes déchaînés, issus de la cité Abane Ramdane, dit village «Nigrou», avaient barricadé la RN5, non loin du siège de la sûreté de daïra. Pneus incendiés et objets hétéroclites sont entreposés sur la chaussée. Selon les explications recueillies sur place, cette montée au créneau a pour cause «le décès, ces derniers temps, de trois personnes électrocutées par une ligne haute tension (HT) de 3000 volts, qui passe juste sur les maisons des résidants». Un habitant certifiera qu'une quatrième victime, une quadragénaire, électrocutée récemment, est en voie d'être amputée d'une main. Un renfort des forces antiémeutes est déployé aux alentours pour pallier toute éventualité. La médiation assurée par les élus du peuple n'a eu aucune emprise sur les manifestants. Ces derniers exigent la prise en charge immédiate du problème. «L'Etat doit trouver des solutions aux problèmes des citoyens. Nous ne bougerons pas d'ici tant que cette ligne HT, qui a fait au moins quatre victimes, n'est pas délocalisée», ont répliqué les contestataires. A l'heure où nous remettions cet article, les itinéraires barricadés étaient toujours fermés, et la situation demeurait tendue.