Des étapes de la visite présidentielle ont été purement et simplement annulées et le Président est rentré sur Alger plus tôt que prévu. Le programme de la deuxième journée de la visite présidentielle a été quelque peu chamboulé en ce sens que plusieurs points, notamment l'inspection de la station de dessalement de l'eau de mer de Souk Tleta, à 120 km de Tlemcen (un mégaprojet, comme qualifié par les spécialistes) et le tronçon autoroutier sur le tracé frontalier (daïra de Maghnia) ont été carrément annulés par le chef de l'Etat. Ces missions ont été confiées aux ministres des secteurs concernés, en l'occurrence Abdelmalek Sellal et Amar Ghoul. Les journalistes, bien entendu, n'ont pas eu droit à des explications sur ce changement. Déjà, prévue à 10h, l'inauguration du palais Mechouar restauré a été retardée de 30 minutes. A son arrivée sur le site, Bouteflika paraissait fatigué, d'où la rapidité avec laquelle il a exécuté son programme restant. Sans aucun commentaire aux explications techniques qu'on lui donnait. Une attitude peu habituelle depuis quelque temps déjà. Au mausolée de Sidi Boumediène, les représentants des organes de presse ont été priés de ne pas se déplacer en raison, semble-t-il, du manque d'espace sur les lieux. Est-ce la veillée sous le chapiteau, samedi dans la soirée, pour assister au spectacle «Tlemcen, l'écho de la foi» qui a épuisé le chef de l'Etat ? Une interrogation à laquelle aucun responsable n'a voulu ou pu répondre. «Mais ce sont les ministres concernés qui ont été chargés de faire le travail, où est le problème ?» s'entendait-on dire comme si la question était trop osée. Pourtant, une voix plus réaliste, mais non autorisée, a été directe : «Vous ne voyez pas qu'il est très fatigué ? Vous attendiez-vous à ce qu'on fasse un communiqué là-dessus ?» A l'affût d'une éventuelle déclaration «originale» qui aurait peut-être «égayé» cette visite de travail, le Président s'est montré parcimonieux, à la limite de la banalité, si l'on excepte, peut-être, ces phrases courtes émises d'un ton machinal, concernant spécialement la coopération dans le domaine de la restauration des sites historiques avec le Maroc. Bouteflika a déclaré que ce pays est «frère et qu'il ne faut pas avoir des réticences pour coopérer ensemble». Le chef de l'Etat, qui devait quitter Tlemcen à 19h, l'a, finalement, fait bien plus tôt, entre 15h30 et 16h. En fin de compte, que pourrait retenir le citoyen tlemcénien, particulièrement, de cette visite, trois ans après la précédente, si ce n'est, peut-être, la rallonge budgétaire de 28,5 milliards de dinars qui profitera, selon le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, aux communes les moins bien loties de la wilaya ?