La prise en charge des malades hémophiles a été, hier, au centre des débats à l'Institut national de santé publique (INSP) à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'hémophilie. Une maladie génétique dont souffrent 15 000 personnes en Algérie. La prise en charge de la maladie s'est nettement améliorée, selon les spécialistes de la question, et beaucoup de choses restent à faire. Pour le Dr Bensadok de l'hôpital de Beni Messous, les malades sont de plus en plus pris en charge ces dernières années. Les traitements nécessaires, à savoir le facteur de la coagulation, sont disponibles pour soulager les enfants en l'occurrence arrêter le saignement à la suite d'un accident hémorragique. «Mais il faut que toutes les régions du pays soient dotées des moyens nécessaires, en infrastructures et en traitements adéquats», a-t-elle indiqué avant d'insister sur l'aspect préventif qui consiste en la prophylaxie pour éviter les accidents hémorragiques. Le Dr Bensadok a tenu également à souligner l'importance de l'éducation thérapeutique pour les patients et leurs parents pour une prise en charge efficace. Pour le Dr Bensadok, le traitement préventif est effectivement très coûteux mais il est nécessaire pour les hémophiles et améliore la condition de vie des malades. Cette prophylaxie, ont expliqué les spécialistes, consiste en l'injection du facteur de coagulation deux à trois fois par semaine. «Ce qui évitera aussi des séquelles handicapantes aux patients», a-t-elle ajouté. Le Pr Benbouzid, chef de service orthopédie à l'hôpital de Ben Aknoun a tenu préciser que les patients atteints d'hémophilie souffrent de l'arthropathie hémophilique, la dégradation de l'architecture et la fonction de l'articulation, ce qui aboutit au remplacement par des prothèses de la hanche. «Actuellement, nous disposons de ces prothèses et un travail est en cours afin d'identifier les patients qui nécessitent la pose de prothèses», a souligné le Pr Benbouzid. A noter que l'hémophilie est une maladie du sang grave et rare. Elle est d'origine génétique et elle touche essentiellement les hommes chez lesquels elle favorise les hémorragies. Un programme national vient d'être élaboré par le ministère de la Santé ainsi qu'un registre national de la maladie pour tracer une meilleure stratégie de prise en charge. La présidente de l'association des hémophiles, Mlle Latifa Lamhene, a mis l'accent sur le renforcement des moyens de prise en charge et notamment les soins à domicile. Elle regrette que l'accès aux soins reste encore inéquitable puisque plusieurs malades des villes de l'intérieur du pays n'y accèdent pas.