Prévision n Avec la prévalence de un hémophile sur dix mille habitants, on s'attend à enregistrer quelque 3 000 à 3 200 hémophiles en Algérie. La présidente de l'Association des hémophiles (AAH), Latifa Lamhène, qui nous a communiqué ce chiffre jeudi à l'occasion de la tenue de l'atelier de peinture et d'activités manuelles organisé à l'hôtel Sheraton au profit des hémophiles, a exprimé son inquiétude quant au danger des hémorragies qui résultent de circoncisions mal faites. «Les parents devraient cesser de faire les circoncisions de leurs enfants anarchiquement à la maison et faire plutôt des bilans d'hémostase avant toute circoncision et même avant tout acte chirurgical qu'il soit minime ou grand», a-t-elle déclaré «car on ne peut découvrir qu'on est hémophile que suite à une chirurgie ou une blessure», a-t-elle ajouté L'atelier en question a été organisé à l'occasion de la journée mondiale de l'hémophilie qui coïncide avec le 17 avril de chaque année et célébrée chez nous cette année sous le slogan : «Connaître la maladie et mieux vivre avec.» Les hémophiles, tous âges confondus, sont venus de plusieurs wilayas célébrer cette journée. Avec la prévalence de 1 hémophile sur 10 000 habitants, on s'attend à enregistrer quelque 3 000 à 3 200 hémophiles en Algérie, a, par ailleurs, précisé la présidente de l'association, dévoilant en outre qu'un nombre important de décès d'hémophiles est dû à de simples extractions dentaires sans toutefois avancer de chiffres. «certains malades se retrouvent paraplégiques ou amputés des membres alors que cet acte pouvait être évité», a-t-elle expliqué.La plupart des malades rencontrés sur place sont des paralysés moteur et des paraplégiques «ce qui nous touche, c'est que dans les pays les mieux organisés, les malades hémophiles pratiquent tout type de sport et vivent comme des personnes normales et ils n'arrivent jamais au stade de l'amputation ou autre», a-t-elle repris. «C'est une maladie qui n'est pas bien connue chez nous et le personnel de la santé surtout les infirmiers et les paramédicaux devraient être formés pour la bonne prise en charge et l'orientation d'un hémophile notamment en cas d'urgence. Le malade n'a pas seulement besoin du facteur 8 ou 9 (injections à base de sang pour stopper l'hémorragie) pour vivre, mais aussi d'une bonne prise en charge pour éviter le pire», a rappelé Mme Chegrane de Blida, mère d'un hémophile de 9 ans. Pour sa part, le président de l'Association des hémophiles d'Alger, Idir Iguerzene, revendique un centre spécialisé uniquement pour les 250 hémophiles recensés à Alger et la facilité du traitement aux malades pour leur autotraitement à domicile, comme premier soin avant qu'ils ne se dirigent vers les hôpitaux. Une initiative, un exemple l Les hémophiles de la wilaya d'El-Oued selon Mohamed Salah Zeghib, président de l'association El-Wassl des hémophiles, ne rencontrent pas beaucoup de contraintes quant à leur maladie. Ils sont, selon lui, bien pris en charge. «Les 32 hémophiles recensés sont connus au pavillon d'urgences du CHU d'El-Oued où ils ont chacun un dossier qui nous permet de les traiter rapidement selon leur degré de maladie et leur type de traitement», s'est-il félicité. Une expérience à généraliser dans nos services hospitaliers. Enfin, le Dr Meriem Bensadok,maître assistante en hématologie à Beni Messous, nous a déclaré que les hémophiles sont actuellement pris en charge au nouveau service d'hématologie de Bouzaréah (Alger) et que la prise en charge commence à s'améliorer depuis ces 3 dernières années par rapport aux années précédentes. «Des journées de sensibilisation ont été organisées au profit des hémophiles et leurs parents ainsi que des journées de formation au profit du personnel médical et paramédical», a-t-elle assuré.