« Des mesures ont été prises pour endiguer les labours et le pacage illicite dans les mises en défens qui parsèment les longs et vastes territoires steppiques de la région ». C'est ce qui est noté dans le communiqué d'une commission mixte (services agricoles- collectivités locales). L'opération, rappelle notre source, a fait ressortir, pour l'heure, le bornage de 23 espaces de trois communes : Sougueur avec 12 périmètres d'une superficie totale de 2 000 ha, Ksar Chellala avec 4 000 ha à travers 8 zones et Hamadia à travers trois zones pour une superficie de 2 500 ha. D'autres régions devront suivre telles que Ain Dheb et Kermes, là où la grogne reste perceptible car faisant l'objet d'un dépeçage et d'un bradage. A Ain Dheb, 70 km au sud du chef-lieu de wilaya, nous avons en effet, pu mesurer l'étendue du désastre en dépit des efforts entrepris par le chef de daïra et du P/APC qui n'a même pas été épargné par les critiques et les lettres anonymes dénonçant son implication. Dans cette vaste contrée steppiques, deux personnes, un élu d'El Islah a été mis sous contrôle judiciaire et le chef des gardiens, écroué pour une affaire de corruption avérée et rapportée dans une de nos précédentes éditions. A Ain Dheb et Sidi Abderahmane, dans la daïra de Kermes, subsiste donc une vraie mafia qui n'a d'égale que les immensités de ces territoires qui continuent de générer des bénéfices conséquents. L'on a pu ainsi constater de visu les labours illicites entrepris durant la nuit au moment où l'association « Saouss » des éleveurs de la région venait d'alerter le wali sur ces graves dépassements à la réglementation et qui a valu la descente d'une commission d'enquête suivie par un rapport du HCDS. Il y a quelque temps, le ministre de l'Agriculture Said Barkat, en visite dans la région, s'est exclamé à l'adresse des jeunes qui l'interpellaient : « cette mafia a-t-elle un nom ? »