Dans le cadre d'un programme touristique d'une durée de 6 jours en Slovénie, avec l'agence Liberté Tours, un groupe de touristes algériens, composé de 23 personnes, a vécu le cauchemar en transitant par l'aéroport international de Frankfurt, mardi 15 mars. En effet, une fois arrivé à l'aéroport allemand à bord de la Lufthansa à 6h05 du matin, le groupe fut extradé vers Alger sans motif valable. Pourtant, ils étaient en règle : billet d'avion aller/retour (Alger/Frankfurt/Vienne/Frankfurt/Alger, visa Schengen émis par un Etat membre de l'Union européenne, coucher à l'hôtel).Une des familles, qui a vécu cette mésaventure, a contacté la rédaction pour dénoncer ce qu'elle considère comme un abus et un traitement véxatoire. Deux femmes ont carrément passé la nuit à l'aéroport après avoir subi un interrogatoire, qui n'a rien à voir avec les motifs du voyage vers la Slovénie. Elles ont été interrogées, par exemple, sur la situation en Algérie et leurs liaisons avec les événements de Libye et de Tunisie ! Une situation vécue comme une humiliation. Les femmes en question ont obtenu les visas des autorités de Slovénie qui ont été annulés en Allemagne. Questions toutes simples : les Algériens étaient-ils à ce point indésirables ? Pourquoi dans ce cas leur avoir délivré les visas ? S' il y avait dans le groupe des jeunes qui auraient constitué ce que les autorités européennes appellent «risque migratoire», pourquoi alors expulser tout le monde ?La police allemande a confisqué l'ensemble des documents de voyage, a pris leur argent en devises qui étaient en leur possession, mais elle leur a surtout fait signer un P.-V. au risque de payer une forte amende et d'être emprisonnés. Le groupe a passé 36 heures sans manger, ni boire et n'a même pas pu dormir. Signalons que ce traitement policier n'a pas fait de distinction entre les personnes en bonne santé et celles qui étaient âgées ou malades. Ils ont été refoulés à bord d'un vol d'Air Algérie.Deux lettres ont été adressées par une des familles à notre ministre des Affaires étrangères et une autre à l'ambassadeur d'Allemagne à Alger pour des dédommagements, mais surtout pour une réhabilitation morale. Comment expliquer cette situation, alors qu'il y avait des gens dans le groupe qui n'avaient jamais voyagé et qui n'ont jamais eu de problèmes avec la justice de leur pays ou d'ailleurs ?Les autorités des deux pays vont-elles tirer cette affaire au clair, ou alors rangeront-elles le dossier dans un tiroir ?