Les participants au séminaire ont eu droit à une randonnée dans le grand erg occidental. Le village d'Ighzer se trouve à 15 km de Timimoun. Deux bus déversent les passagers près d'une grotte. Nous visitons cette dernière, elle est profonde et assez haute par endroits ; taillée dans le grès, elle servait de refuge durant les guerres. Au-dessus se dressent péniblement les ruines du vieux ksar. Une petite digression pour entendre sur le mot ksar : les Timimounis appellent ksar une localité, une oasis ou un village, mais ce mot désigne aussi l'ancien village, une grande bâtisse d'un seul tenant, généralement en ruine ; c'est aussi un nom propre dans certaines dénominations de villages, comme par exemple Ksar Kaddour. Donc, ce ksar a été construit, apprend-on, avant la colonisation. Le deuxième jour, nous prenons la direction de Beni Aïssi pour admirer le coucher du soleil ; il est des plus imprenables, nous dit-on. Mais, la journée commence mal, la brise souffle, le vent de sable est au rendez-vous, faisant des siennes. Le ciel devient opaque. A 60 km de Timimoun, voici le chef-lieu de commune, Ksar Kaddour. La ville est à peine vivante, quelques magasins sont ouverts et quelques personnes déambulent dans les rues désertes. Une oasis apparemment proprette. Treize kilomètres après, nous entamons le grand erg occidental, avec l'oasis Beni Aïssi. Les bus s'arrêtent. Certains, comme mus par quelque appel irrésistible du désert, s'en vont à l'assaut d'une gigantesque dune qui longe la route. L'ascension n'est pas aisée. Il faut être le premier tant que le sable est dur ; celui qui vient après patine longtemps avant d'être au sommet. Maître Fatima Benbraham et M. Fadli (cadre au ministère des Ressources en eau) étaient intrépides, tout comme Hebbouche Akli (cadre à Saidal). La randonnée fut un moment de défoulement et de joie. Cette oasis compte 700 âmes et 4 ksour anciens, en ruine : Tamja (flûte en zénète), Guebli, Naga, Tazatine (est). Tamja est un véritable château fort avec la fosse et un pont-levis – deux madriers qu'on utilisait pour passer, nous explique-t-on, puis qu'on retirait après. Il date d'un peu plus de huit siècles. Certains habitants évoquent plusieurs problèmes ; en premier lieu la téléphonie mobile ; le village étant lové dans un creux, on est obligé de monter sur un monticule pour pouvoir téléphoner. Il faut citer aussi l'absence de routes, le manque de château d'eau, les besoins en habitat rural, en fogarra… Les visiteurs ratent le coucher du soleil, mais bon, ils auront l'occasion de l'admirer ailleurs, on peut le contempler partout et il est toujours extraordinairement beau, splendide. La nuit, le ciel scintille de toutes ses étoiles ; certaines sont si proches… à portée de main !