Le diabète qui touche 180 millions de personnes dans le monde pourrait atteindre 370 millions d'ici 2030, selon les prévisions des spécialistes, de l'OMS notamment. Sa prévalence demeure encore inconnue en Algérie en raison du manque flagrant de statistiques fiables à propos de cette maladie. Malgré cela, un taux vient d'être annoncé lors du neuvième congrès de la Société algérienne de diabétologie (SAD) qui s'est déroulé les 6, 7 et 8 décembre derniers, au Palais de la culture. Le nombre de diabétiques serait, selon le Dr Aziz Daoud, secrétaire général de la SAD, de un million et demi, soit 8% de la population âgée de plus de 30 ans. Il a précisé que 90% de cette population de diabétiques présentent un diabète de type II et 10% du type I. Lors des travaux du congrès, les praticiens ont relevé que les enquêtes de prévalence sont souvent coûteuses et difficiles à réaliser. Ils ont toutefois présenté quelques études dans certaines régions du pays sur la base de dossiers de patients. Les travaux en question ont porté, entre autres, sur les principaux facteurs de risques, sur la fréquence du diabète dans une population de coronariens et sur l'évaluation des risques cardiovasculaires. La prévention est le chapitre sur lequel ils ont insisté et pour dire que les aspects préventifs sont impératifs pour faire freiner l'évolution de cette pathologie aux conséquences lourdes. Pour les spécialistes, cette maladie métabolique, silencieuse et chronique, nécessite une surveillance permanente. Ainsi, une série de recommandations a été adoptée à l'unanimité lors de ces travaux de trois jours. La lutte contre le diabète passe sans aucun doute par un renforcement des mesures de dépistage et une amélioration de la prise en charge thérapeutique. Selon Dr Daoud, il a été alors proposé de généraliser les dépistages du diabète sucré chez la population à haut risque, de traiter énergiquement l'hypertension artérielle chez le diabétique et d'uniformiser et de standardiser le dosage de l'hémoglobine glyquée. Lequel reste encore, selon le diabétologue, mal évalué. « Peu de laboratoires fournissent des résultats fiables tant les méthodes utilisées ne sont pas standardisées. L'équilibre glycémique est souvent mauvais en corrélation avec une éducation des diabétiques insuffisantes ou inexistantes », a-t-il signalé. La formation continue des médecins généralistes pour une prise en charge optimale des malades est aussi recommandée. Les congressistes ont également mis l'accent sur la réorganisation des maisons des diabétiques, qui doivent être dotées de moyens nécessaires pour offrir l'aide et l'assistance nécessaires aux diabétiques.