L'honneur a-t-il un prix ? Nous le saurons mercredi (aujourd'hui, ndlr). Ceux qui ne seront pas présents en dépit de l'insulte, de la menace et du mépris qu'on leur inflige chaque jour davantage auront choisi le chemin de la honte !» C'est en ces termes qu'un appel au rassemblement des médecins grévistes a été lancé sur la page facebook du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), pour aujourd'hui devant le ministère de la Santé. Les médecins résidents en grève illimitée depuis deux mois, touchés et offusqués par les déclarations du ministre, n'en démordent pas. La grève continue et la détermination est plus que jamais de mise. Même son de cloche du côté de l'intersyndicale de la santé publique réunissant SNPSP et SNPSSP. «Retraits sur salaire, radiation, licenciement, insultes, mais aucune solution concrète aux problèmes qu'on pose ! La grève continue et on résiste à toutes les pressions», souligne le docteur Merabet, président du SNPSP. A la troisième journée de grève pour l'intersyndicale, la détermination est toujours au rendez-vous. «La grève avance, on est à un taux de suivi de 80%, en moyenne. Dans certaines wilayas, il avoisine les 100%, à Mascara et Tiaret notamment. Et toujours aucun écho du ministère», précise, pour sa part, le docteur Yousfi, président du SNPSSP. La colère s'accentue dans les rangs des médecins qui acceptent mal les menaces et jugements «dévalorisants» et «scandaleux» du ministre. Les médecins résidents ne manquent d'ailleurs pas de le considérer comme «le meilleur délégué du Camra». «A chacune de ses sorties, la mobilisation se régénère et redouble d'intensité», explique le docteur Yelles, délégué de l'hôpital Mustapha. Ce même constat est dressé parmi les médecins grévistes du SNPSSP et du SNPSP. «Le ministre utilise l'ENTV pour leurrer l'opinion publique, il assure qu'il est ouvert au dialogue, mais il reste dans un esprit d'adversité, dans les faits son seul souci est de déstabiliser la mobilisation des médecins !» note le docteur Merabet. «Nous n'écartons pas une démission collective étant donné que même le droit à la grève nous est contesté !» déclare un résident. Le sit-in prévu aujourd'hui devant le ministère de la Santé, organisé par le Camra et soutenu par le SNPSP et le SNPSSP, vise justement à exprimer la colère suscitée par les menaces et mesures répressives du ministre. En attendant que le conflit prenne fin, les structures hospitalières tournent au ralenti et les malades attendent.