Dans la commune de Sidi Namane, le chômage endémique, la précarité, l'absence de logements, le célibat tenace et tant d'autres misères frappant particulièrement les jeunes, ne laissent plus indifférents les animateurs de comités de villages, ceux les plus touchés notamment par l'exode rural, après l'abandon par la population des hameaux et localités ayant vécu l'enfer durant les années noires du terrorisme islamiste.Les parents de ces chômeurs, paysans de leur état et sérieusement abattus par le manque de travail – «vital» pour eux – de leurs arbres fruitiers et de leurs terres, en souffrent aussi autant que leurs enfants. Ainsi, une dizaine de présidents de comités représentant près d'une vingtaine de villages et hameaux de cette zone rurale, se sont adressé, dans une lettre collective rendue publique, au wali de Tizi Ouzou, le sollicitant à instruire les services administratifs concernés à redonner un nouveau souffle au programme de l'Etat de l'habitat rural (plan de proximité pour le développement rural intégré). «Nous estimons que le PPDRI est l'une des plus efficaces initiatives des autorités du pays en mesure d'éradiquer, du moins d'atténuer dans l'immédiat, les multiples crises de confiance, du logement, de l'emploi…, préoccupant en permanence l'esprit de nos villageois», dira un de ces représentants de la population. Pour ces jeunes sans emploi, «bénéficier des aides dans le cadre de ce programme de l'Etat, est une sorte de bouée de sauvetage, sinon l'unique clé pouvant solutionner nos multiples problèmes», estiment-ils. «C'est encourageant et ils attendent beaucoup de ce programme qui va les engager à retourner sur leurs terres, y restaurer ou construire leurs maisons, ou celles de leurs parents, abandonnées depuis des lustres, après avoir fui le terrorisme au milieu des années 1990», avouent les rédacteurs du document, adressé au premier magistrat de la wilaya en date du 28 avril dernier. Les localités ayant particulièrement été touchées par ce phénomène et dont les habitants furent contraints d'abandonner, en catastrophe, arbres, terres et biens, pour aller s'installer là où existe le moindre centre urbain, sont notamment Bordj Sebaou, Ouled Ouaret, Boumhala, Tala Mokeur, Cheriet, Zimoula, Melaieb, Kitus-Trafi, Bourdim, Zebbouj Kara, Draâ Khelifa, Vieux Sidi Namane, Ben Douili, Litama, Imekhlaf, Imlikchene, Zaouia et Bouheraoua. Transmise par la voie hiérarchique légale, la missive des comités de villages et de hameaux de Sidi Namane a été «validée» depuis le 4 mai courant auprès des services de la daïra de Draâ Ben Khedda, ont indiqué ses auteurs.