La position bienveillante de l'Algérie vis-à-vis du projet Desertec a été réitérée par le ministre de l'Energie et des Mines qui emboîte ainsi le pas au président Abdelaziz Bouteflika dont la visite en Allemagne en décembre 2010 a mis un terme aux tergiversations officielles autour de ce projet. Le ministre de l'Energie, qui s'exprimait jeudi à Alger au cours d'un entretien avec le PDG de Desertec Industrial Initiative, Paul Van Son, a affirmé «la disponibilité» de l'Algérie à fonder, avec les initiateurs de ce projet d'énergie solaire, un partenariat à long terme, selon un communiqué du ministère. Le ministre a toutefois posé ses conditions expliquant à cet effet que l'Algérie est prête «à entamer une coopération fondée sur un partenariat à long terme intégrant impérativement la fabrication des équipements industriels en Algérie, la réalisation de futures centrales solaires, la formation et la recherche développement avec les centres de recherches et laboratoires algériens», ajoute le communiqué. Ce partenariat doit également permettre à l'Algérie d'accéder aux marchés extérieurs pour l'exportation de l'électricité, a souligné M. Yousfi au PDG de Desertec. Lors d'une présentation de la situation du secteur de l'énergie à l'Assemblée populaire nationale (APN) en mars dernier, Youcef Yousfi avait déjà déclaré : «Des responsables de Desertec devraient se déplacer en Algérie pour discuter» de sa réalisation, ajoutant : «Ces entreprises sont les bienvenues si elle acceptent de produire en Algérie les équipements», nécessaires à cette industrie, réitérant la condition de l'Algérie pour participer à cette initiative. Au cours de cet entretien, le ministre a présenté à M. Van Son le programme des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, lancé par l'Algérie, en mettant l'accent sur ses principaux objectifs. M. Van Son a marqué, à ce propos, son intérêt pour cet ambitieux programme et a exprimé la disponibilité du consortium à apporter sa contribution à sa réalisation, selon le communiqué. Le groupe Sonelgaz et Desertec étudieront un projet d'accord de coopération dans ce sens. L'Algérie et l'Allemagne ont convenu en décembre 2010 d'approfondir d'un commun accord ce projet, à l'occasion de la visite d'Etat du président Abdelaziz Bouteflika en Allemagne. D'un montant de 400 milliards d'euros, le projet initié en 2009 par une douzaine d'entreprises, dont la majorité est allemande, porte sur la réalisation d'un réseau de centrales solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Les promoteurs de Desertec ambitionnent de couvrir à terme 15% des besoins énergétiques de l'Europe et «une part considérable» de ceux des pays producteurs.