Plusieurs anomalies ont été constatées dans l'attribution des chalets et d'autres aides destinées pour la prise en charge des familles sinistrées. Il y a huit ans, la wilaya de Boumerdès et ses environs ont été frappés par un violent tremblement de terre. Les dégâts étaient énormes. On parlait de plus de 2040 morts, 8628 blessés, près de 100 000 sans abris et plusieurs dizaines d'édifices publics effondrés dont une quarantaine d'établissements scolaires. Peu de temps après, l'Etat a mobilisé d'importants moyens pour le recasement des sinistrés et la reconstruction de tout ce qui a été détruit ou touché par la catastrophe. Le wali de Boumerdès, Kamel Abbas, a déclaré récemment que l'Etat a dégagé à cet effet plus de 79 milliards de dinars. Un montant qui a permis, selon lui, la réalisation de 14917 chalets, 10 000 logements et des dizaines d'autres projets d'utilité publique. Mais, sur le terrain, force est de constater que la gestion de la période post-séisme n'a pas été exempte de reproches, tant il a été relevé des anomalies dans l'attribution des chalets et autres aides destinées pour la prise en charge des familles sinistrées. Preuve en est, aujourd'hui, ces centaines de familles qui occupent toujours des chalets très dégradés et dépourvus de toutes commodités nécessaires à une vie normale. Ainsi, les chefs de ces centaines de familles ne manquent pas de venir régulièrement protester devant le siège de la wilaya, qui pour réclamer des logements en dur, qui pour exiger l'annulation des frais de loyer. Faisant le bilan du travail entrepris jusque-là, le premier responsable de l'exécutif de la wilaya a précisé que pas moins de 9 902 familles ont été recasées, dont 7 406 au titre du programme des 8 000 logements, réalisés dans différentes communes de la région. Il a expliqué en outre que 2 496 familles ont bénéficié de l'aide d'un million de dinars et ont pu reconstruire leurs bâtisses sur leurs propres sols. En somme, pour le moment, il n'y a que ceux qui ont opté pour l'aide à la reconstruction dans le cadre collectif qui ne sont pas encore relogés et dont le nombre dépasse les 600. Les projets qui leur sont destinés ont connu des blocages et des lenteurs considérables à cause de la complexité du mode de financement et le désengagement des maîtres d'ouvrages, comme ce fut le cas pour le projet des 505 et 44 unités immobilières implantées respectivement au chef-lieu de wilaya et à Tidjellabine. Ce genre de retards a été enregistré également pour les 24 chantiers lancés à Corso, les 60+13 à Bordj-Menaiel et ceux des 24 appartements à Dellys. Les postulants à cette formule avaient exprimé à maintes reprises leur désarroi, réclamant des solutions pour sortir au plus vite de l'enfer des chalets, devenus inhabitables à cause de leur sérieuse dégradation. Ainsi, les concernés dénoncent sans cesse la non tenue des promesses des autorités quant à l'octroi d'une aide de 80 millions de centimes. La raison vient des difficultés que rencontrent les intéressés à s'acquitter du montant de l'apport personnel exigé par les promoteurs. L'autre dossier qui pose aujourd'hui problème aux autorités de la wilaya est celui des 14 917 chalets, implantés sur une superficie de 314 ha. Le sort de ces habitations provisoires semble constituer un véritable casse-tête, eu égard, d'une part, à la mauvaise gestion dont se sont rendus coupables certains responsables, et d'autre part, à l'hésitation qu'affichent les autorités gouvernementales concernées quant à la prise de décision pour un démantèlement définitif. Le wali a révélé que 3 841 chalets sont occupés illégalement, précisant qu'une enquête approfondie est en cours pour situer les responsabilités des uns et des autres, avant d'établir un fichier permettant de déterminer le nombre de familles méritant d'être relogées dans le cadre des différentes formules mises en place par l'Etat et entamer ensuite l'opération démantèlement.