La situation sécuritaire est de plus en plus préoccupante au Yémen où, depuis lundi dernier, les combats font rage entre forces fidèles et adversaires du président Ali Abdallah Saleh. Dans la capitale yéménite, Sanaa, les violences se sont intensifiées et le nombre des victimes s'accentuait pour atteindre 52 morts hier. Dans la nuit de mercredi à jeudi, 18 personnes ont été tuées dans ces hostilités opposant la Garde républicaine, une unité d'élite, à des membres de la tribu des Arhab au nord de l'aéroport de Sanaa, selon des médias. Parmi ces victimes, on a relevé 12 membres de la Garde républicaine et 6 membres de la tribu et des civils. Ces hostilités avaient provoqué la fermeture temporaire de l'aéroport et les vols avaient été détournés sur Aden (sud). Par ailleurs, 28 personnes auraient été tuées dans l'explosion d'un dépôt de munitions appartenant au clan du chef tribal, cheikh Sadek Al Ahmar, alors que dans le quartier d'Al Hasaba, 6 personnes – 4 civils et 2 membres des forces de sécurité – ont été tuées dans les combats entre forces pro-Saleh et membres de la tribu des Hached du cheikh Sadek Al Ahmar, a indiqué l'agence officielle Saba. La veille, les hommes armés d'Al Ahmar avaient pris le contrôle de plusieurs bâtiments officiels, dont le siège de l'agence d'information Saba et la compagnie aérienne nationale Yemenia. Le ministère de l'Intérieur a annoncé, sur son site internet, que le chef de l'Etat yéménite a ordonné l'arrestation du cheikh Sadek Al Ahmar et de ses frères «dans le but de les traduire en justice pour rébellion armée». Ce puissant dignitaire, fils de l'influent chef tribal décédé Abdallah Al Ahmar, a rejoint, en mars, l'opposition qui réclame depuis janvier le départ du président Saleh. En réaction à l'ascension de la violence au lendemain du refus du président Saleh de signer l'accord de transition, la France a déploré et condamné hier le recours à la violence par le gouvernement yéménite et son opposition. «Nous déplorons les combats en cours depuis lundi dans la ville de Sanaa, conséquence de l'impasse politique actuelle», a indiqué le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal, lors d'un point de presse. Par ailleurs, les Etats-Unis ont appelé hier les parties yéménites en conflit à «cesser immédiatement les violences», en demandant au président Ali Abdallah Saleh de «signer un accord de transition» et de «quitter le pouvoir», a déclaré la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, lors d'une conférence de presse à Paris.