La maladie touche 6 à 8% des femmes enceintes. La résolution de l'assemblé générale de l'ONU stipulait en 2006 que la lutte contre le diabète devait être une priorité mondiale. Cet organisme invitait et encourageait les pays à mettre rapidement en place une politique de prévention et de prise en charge du diabète. 5 ans après, alors que d'autres pays bénéficient d'un plan national diabète laissant une large place à la prévention, qu'avons- nous fait ? Une seule campagne de dépistage limitée à trois wilayas et des microcampagnes sporadiques organisées le plus souvent par des initiatives privées, donc avec impossibilité de mesurer les retombées sur la prévalence et la prise en charge, alors que l'urgence est signalée pour l'organisation à grande échelle de campagnes de dépistage massif qui est la solution pour freiner l'épidémie qui avance à une vitesse vertigineuse et touche toute les catégories de patients. Outre les complications sur d'autres organes du corps, le diabète vient aussi à toucher les fœtus. Le diabète gestationnel est défini par l'OMS comme un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse, quels que soient le traitement nécessaire et l'évolution dans le post-partum. Le diabète gestationnel touche en moyenne 6 à 8% des femmes enceintes, cette prévalence peut atteindre les 20% dans les populations défavorisées, d'où l'urgence d'un dépistage systématique chez la femme enceinte. «Le diabète gestationnel est associé à une surmortalité fœtale (du fœtus) et maternelle. Chez la mère, il peut entraîner une toxémie gravidique (hypertension de la grossesse), ce qui conduit à un taux élevé de césariennes. Chez le nouveau-né, ce diabète gestationnel entraîne en général une macrosomie (gros bébé de plus de 4 kg) ; une mort in utero (mort du fœtus dans l'utérus) ; ou un décès à la naissance par une détresse respiratoire. Toutes ces complications peuvent cependant être réduites si la prise en charge est adaptée et le dépistage est précoce», nous explique le Dr Daoud. Et de préciser que le dépistage du diabète gestationnel (DG) offre aussi l'opportunité unique d'identifier précocement une population de femmes jeunes à risque ultérieur de diabète (ce risque peut varier de 5 à 70%). Comment le dépister ? Pour le diabétologue, l'absence de manifestations cliniques du DG impose un dépistage systématique, mais vu que le coût de ce dépistage est élevé et la lourdeur de sa réalisation (HGPO), il y a nécessité de définir et sélectionner une population à risque, à savoir toutes femmes enceintes aux antécédents familiaux de diabète, aux antécédents de diabète gestationnel (lors des grossesses antérieures), ayant déjà accouché de gros bébés (plus de 4 kg), ayant déjà accouché de prématuré, ou de nouveau-né avec malformations congénitales, aux antécédents d'avortements à répétition, obèses, avec gros fœtus découvert à l'échographie, avec des infections mycosiques (champignons) à répétition.