La cérémonie de la remise du prix littéraire Tahar Djaout s'est déroulée, hier, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Ce prix initié par l'association culturelle Tussna a récompensé trois romans, les nouvelles n'ayant pas été retenues par les membres du jury «pour insuffisances». Ainsi, le premier prix a été décerné à Yamilé Ghebalou pour son roman Liban. Le deuxième prix a été attribué à Abderrahmane Yefsah pour son roman Et Caïn tua Abel alors que Keffif Yazid occupe la troisième place pour L'enfant ressuscité. La remise de cette récompense littéraire a été précédée par une série d'activités culturelles. Deux conférences sur les œuvres de Djaout ont été données par Boualem Belkhis et Malika Boukhelou, enseignants universitaires. L'assistance a ensuite suivi un spectacle de lecture de textes de Djaout, présenté par des étudiants de la faculté des lettres de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Ces étudiants ont été chaleureusement applaudis par la nombreuse assistance qui a apprécié les textes sélectionnés des œuvres et des articles de Djaout, lus en tamazight, en arabe, en français et en anglais «qui sont autant de langues que maîtrisait Djaout. C'est aussi notre hommage à lui qui défendait une Algérie plurielle», dit Mme Nadia Naâr, enseignante, qui a encadré ces étudiants en compagnie de ses collègues. Le directeur du quotidien El Watan, Omar Belhouchet, a apporté son témoignage sur Djaout, mettant l'accent sur son courage de dire à travers ses écrits journalistiques. La présidente du jury, Malika Boukhelou, a expliqué à l'assistance que les nouvelles n'ont pas été primées en raison «de faiblesses linguistiques et d'inconsistances dans le style». Il est vrai que les critères de sélection ont été stricts, «à la hauteur de l'esprit et la qualité littéraire de Djaout», dit encore la présidente du jury. Elle a toutefois exhorté les participants à retravailler leurs textes et les proposer pour les prochaines éditions. Très ému, Abderrahmane Yefsah a remercié l'association Tussna. Pour sa part, Mme Yamilé Ghebalou, tout en se disant heureuse de recevoir ce prix, elle le dédie «aux étudiants qui ont merveilleusement présenté les textes de Djaout dans plusieurs langues». Ils étaient tous unanimes à reconnaître le mérite de ces étudiants qui, sans eux, le recueillement de vendredi dernier sur la tombe de Djaout à Oulkhou, se serait limité à la présence de cinq personnes, tant l'évènement a été ignoré.