L'expédition permettra à la direction de l'environnement de prévoir un classement pour mieux protéger le lieu. L'énigmatique lac souterrain de Bir Ben Osman dont l'entrée est située à quelques encablures de la commune de Hammam Debagh, dans la wilaya de Guelma, et son probable écoulement sur l'une des plages de la wilaya de Skikda, a livré, dimanche dernier, une partie de son secret à un groupe de plongeurs suite à une exploration qui a duré une heure, le temps de la réserve d'une bouteille d'air comprimé. Cette initiative revient conjointement au club de plongée sous-marine, Hippone Sub Annaba, et à l'association pour le développement durable et l'écologie militante (ADDEM) d'Oum El Bouaghi. Après avoir franchi la petite entrée de la grotte, il a fallu descendre à une vingtaine de mètres sous terre en empruntant un chemin de pierre enduit de boue avec pour seul éclairage une faible lumière du jour. Quelques minutes plus tard les yeux se sont adaptés à l'obscurité pour découvrir une voûte en pierre de couleur rouille et une étendue d'eau parfaitement calme d'une cinquantaine de mètres de diamètre. «Il y a 2 grandes salles à 80 m d'ici. Il faut plonger pour y accéder. C'est féerique, elles sont tapissées de stalactites et de stalagmites», révèle, l'un des 4 plongeurs, au reste de l'équipe resté au bord du lac, en enlevant son détendeur d'air de la bouche. Et d'ajouter: «Il y a une colonie de chauves-souris qui y habite.» Des récipients sont tendus aux plongeurs pour les besoins de prélèvements d'eaux. En fait, cette expédition, qui ne sera pas la dernière, nous dit-on, devrait, selon le directeur de l'environnement de la wilaya de Guelma, permettre la classement et la protection du site. «Pour le peu que nous avons pu explorer, à cause du manque d'éclairage et la vase qui se soulève à notre passage, nous savons maintenant qu'il y a, non pas 2 boyaux, mais 3. Le dernier, est situé à 13 m de profondeur sous l'entrée de la grotte. Nous avons découvert une très belle barque en bois de 4 m, baptisée Bône», a précisé un autre plongeur. Quant à la pollution du site, notamment au niveau du 1er lac, les membres de l'association ADDEM ainsi que les plongeurs affirment: «Il y a beaucoup de déchets en plastique et en fer. Mais plus on s'éloigne du bord à des profondeurs variant entre 16 et 20 m, seule une vase d'un mètre d'épaisseur est visible dans une eau à 19°C». Quant à la qualité chimique et bactériologique de l'eau et sa teneur en oxygène, elles seront connues dans les prochains jours. Pour l'air ambiant à ce niveau de la croûte terrestre, il faut sortir toutes les 15 minutes pour éviter le risque d'étourdissement, par manque d'oxygène. Notons enfin, qu'un groupe d'écoliers et des membres de l'association de la protection de l'environnement de la wilaya de Guelma ont assisté, de loin, à l'air libre, à cette exploration et des explications leur ont été fournies à la sortie des plongeurs.