Deux courts métrages soulèvent des vagues ces jours-ci dans les milieux cinématographiques en Egypte parce qu'ils osent s'attaquer a un tabou phénoménal dans le monde musulman, particulièrement le monde arabe : Le sexe hors mariage. Pratiqué a grande échelle, il reste cependant confine a une espèce d'accord du silence entre les individus et la société pour une multitude de raisons, la principale étant d'ordre religieux. Deux cinéastes égyptiens ont décide de briser la glace sur cet interdit. Le premier, Ahmed Khaled, en produisant The Fifth Pound [La cinquième livre (égyptienne)] ; le second, Rami Abdeldjabar, en réalisant Beit Min Elehm (La maison de la chair. Le premier court métrage de 14 minutes raconte l'histoire d'un couple issue de la classe ouvrière qui, en contrepartie de quelque livres égyptiennes, demandent au chauffeur d'un microbus de les promener a travers les rues du Caire, pendant qu'a l'arrière ils prennent le temps de satisfaire toutes leur frustrations sexuelles. Le film, un chef d'oeuvre artistique, est le portrait d'un jeune homme et de sa copine, une jeune fille portant le hijab, qui font du microbus leur nid d'amour. De leurs ébats amoureux, la caméra ne montrent que les expressions faciales : l'homme satisfait, la jeune fille érotique et soudainement épanouie, et le chauffeur qui glisse quelques regards furtifs vers les amoureux sur son rétroviseur. L'audace, le courage et le désir du cinéaste de traiter d'un sujet aussi sensible n'a pas été accompagne de la compréhension des distributeurs. C'est donc sans surprise que le film a été interdit de projection dans la majorité des salles de spectacle, mais les centres culturels étrangers, notamment le Centre culturel russe et l'American University of Cairo ont accepte de le projeter lundi et mardi derniers. Khaled a déclaré que les spectateurs étaient "choques, quelque peu stupéfaits, ce qui est bien. En tant qu'artiste, on veut faire la différence. Je pense que j'ai réussi". Le film n'a coûte que 7000 livres, l'argent du cinéaste, tandis que les deux acteurs, des amis du cinéaste, ont joue gratuitement. L'heroïne du film, Yala Guilly, estime que la controverse soulevée par le court métrage tourne autour du sexe et la religion, mais en même temps, elle montre un fait de tous les jours en Egypte. "En Egypte, les jeunes ont des relations sexuelles, mais ne le disent pas. Pour les jeunes d'aujourd'hui, les frustrations sexuelles sont immenses, et ils veulent simplement se découvrir les uns les autres, mais ne trouvent pas l'espace nécessaire pour le faire". Selon Khaled, les couples en Egypte ont trouve l'astuce de louer des bus qu'ils surnomment "les lits mobiles" pour voler se permettre quelques moments d'intimité. Le deuxième court métrage raconte l'histoire d'une mère et ses trois filles célibataires qui vivent dans des conditions de pauvreté extrêmes. La mère se remarie avec un cheikh aveugle, et pendant qu'elle vaque a ses occupations en dehors de la maison, ses filles se relaient pour faire l'amour avec l'aveugle. Pour l'assistant du réalisateur, le film met en relief "le contraste qui existe entre l'islam - le cheikh - et le sexe. C'est un accord du silence, car lui et elles, au fond d'eux-mêmes sont conscients de ce qui arrive, mais ils gardent le silence". Et d'ajouter : "Un film est le miroir de ce qui se passe tous les jours, et on le voit, on le sent et on veut saisir ces moments et les montrer au public rapidement." Avec la diversification des chaînes satellitaires étrangères, Internet, les Chat rooms et Bluetooth, l'Egypte commence a devenir un peu plus tolérante envers les libertés sexuelles, dit-il. "Les choses auxquelles nous sommes exposes aujourd'hui peuvent changer notre perception de tout ce qui nous entoure," conclut-il.