Malgré le pessimisme de certains professionnels algériens du 7e art, selon lesquels il n'y a plus de cinéma, la pratique cinématographique, en Algérie continue à faire parler d'elle. Ce qu'il manque, en revanche, c'est bien une industrie cinématographique et d'institutions chargées de soutenir le cinéma. Salim Aggar, comme tant d'autres jeunes réalisateurs, est convaincu que le cinéma algérien peut renaître avec le court-métrage. «car, explique-t-il, il n'y a pas d'école de cinéma en Algérie, mais il reste conditionné par le parcours de certains réalisateurs, qui évoluent de film en film.» De nombreux amateurs de l'image, motivés par le 7e art, s'initient effectivement à ce genre d'expression cinématographique. Parce que, d'une part, il est pratique, puisqu'il ne nécessite pas beaucoup de moyens matériels ni un lourd financement. «Un court-métrage est plus jouable qu'un long-métrage qui, lui, se révèle un pari à relever», souligne Mounès Khamar. «En plus, avec un budget d'un long-métrage, on peut réaliser plusieurs courts-métrages professionnels», poursuit-il. Le court-métrage est, d'autre part, pratique, parce qu'il permet plus de présence dans les festivals. «Avec un court-métrage, on a plus de chance de participer à un festival international», relève Hacen Touati. Il est alors possible et plus commode de réaliser un court-métrage qu'un long. Il suffit juste d'un peu d'imagination et de créativité. Car la particularité, voire l'originalité du court-métrage, c'est la façon de raconter une histoire dans un laps de temps très court. «Il est très difficile de résumer une histoire de 90 minutes en 13 minutes. Il faut avoir un grand sens de la création et surtout de l'imagination», explique Salim Aggar. Ce dernier estime, toutefois, que l'on ne peut considérer le court-métrage comme une composante à part entière du cinéma. «Le court-métrage n'a jamais été une composante à part entière d'un cinéma dans le monde et encore moins celui du cinéma algérien», dit-il, en expliquant : «Le court-métrage français et espagnol, par exemple, sont les plus récompensés dans le monde, mais ça n'en fait pas le meilleur cinéma. Le cinéma d'un pays est toujours comptabilisé sur la qualité de ses longs-métrages.