Tout comme le tabac, l'usage de cannabis est très répandu chez les jeunes, notamment les lycéens et les collégiens. Comment sensibiliser le maximum d'Algériens et d'Algériennes contre le fléau de la drogue? C'est le défi que relève aujourd'hui le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Youcef Benmehdi, conseiller auprès de ce ministère, s'est exprimé sur le sujet, jeudi passé, lors d'une journée d'étude sur la toxicomanie, organisée par l'association Safa de Guelma en collaboration avec les secteurs des affaires religieuses et de la jeunesse et des sports. «Les imams en poste dans les mosquées du territoire national, seront instruits par la tutelle pour tenir, lors de la prière du vendredi, des prêches de sensibilisation sur les dangers de la drogue, notamment chez les jeunes». Et de préciser: «Cette action concernera 13 millions de fidèles, chaque vendredi, d'autant que 50% de la population a touché à la drogue au moins une fois dans sa vie.» En clair, selon la même source, les parents restent au demeurant, l'unique intermédiaire valable pour préserver les jeunes des tentations et des mauvaises fréquentations. Lors de cette journée, 120 imams et autres fonctionnaires du secteur de la jeunesse et des sports, de la police et de la gendarmerie nationale ont assisté à plusieurs communications dont les thèmes s'articulent autour des moyens de communication, ceux de la répression et les raisons qui peuvent conduire un homme à plonger dans la drogue. Mais la réalité du terrain pour les services de police à Guelma est faite de saisies et d'arrestations au quotidien. A titre informatif, la semaine dernière, les éléments de la police judiciaire ont interpellé 6 personnes, dont un mineur, en possession de 3 170 comprimés de psychotropes et 232,8 g de drogue.
Le tabac en vente libre pour les mineurs Pourtant interdite par la loi, la vente libre du tabac aux mineurs ne semble offusquer personne, d'autant que les buralistes ne font aucune distinction entre un enfant et un adulte. «Tout comme la première cigarette, il y a toujours quelqu'un pour inviter un mineur à son premier joint» nous déclare un psy. Et d'ajouter: «L'effet d'accoutumance s'installe avec le temps. Les ados passent très vite du test à des parties de rigolade pour finir accro à des doses qui vont crescendo. Tout comme le tabac, le cannabis fait des milliers de victimes chez nous, notamment parmi les collégiens et les lycéens.» Pour le président de l'association SAFA la lutte contre la toxicomanie, malgré les campagnes de sensibilisation dont elle fait l'objet en milieu scolaire, doit mobiliser les parents qui, mieux que quiconque, savent parler à leurs enfants. Le danger est omniprésent.