C'est sous le thème « La sensibilisation sur les dangers de la consommation des drogues » que l'Institut national de développement et de promotion de la formation continue (Indefoc) de Rouiba a organisé, hier, une journée d'étude et ce, en présence de médecins, des spécialistes et d'éducateurs. Intervenant, Salah Abdennouri, directeur général par intérim de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, a déclaré que le fléau de la drogue est un phénomène mondial. Il constitue, selon lui, le deuxième plus grand marché économique mondial après celui des armes avec plus de 500 milliards de dollars de chiffres d'affaires. « La drogue est le fléau des temps modernes, et il touche pratiquement tous les pays du monde sans exception ». En Algérie, la résine de cannabis et les psychotropes sont les drogues les plus répandues. En 2004, dit-il, les forces de sécurité ont saisi plus de 12 t de cannabis en progression de plus de 100% par rapport aux saisies de l'année 2002 (6 t). Salah Abdennouri a déclaré que, d'après un rapport de l'Organisation des Nations unies (ONU), le royaume du Maroc est classé premier cultivateur mondial de cannabis avec 134 000 h de terres cultivables et une production qui dépasse les 4000 t/ an, ce qui engendre, selon lui 12, milliards de dollars. Quant aux drogues dites dures, à l'instar de la cocaïne et de l'héroïne, des petites quantités de respectivement 151 et 26 g ont été saisies en 2004. 227 701 comprimés de psychotropes ont été saisis en 2004. 5741 affaires ont été traitées par la justice alors que le nombre des personnes incriminées dont l'âge varie entre 18 et 25 ans représente plus de 43% des personnes arrêtées tandis que 35% sont âgées de 25 à 35 ans. « Comment les jeunes tombent-ils dans le piège de la drogue ? » C'est sur cette question que l'orateur s'est étalé pour expliquer les effets néfastes de la « curiosité de l'expérimentation de l'imitation, de l'affirmation du moi ou bien de la recherche de sensations éphémères ». « Les jeunes, ajoute-t-il, s'adonnent à la consommation des drogues dans un souci d'évasion afin d'oublier leurs propres problèmes ou pour le simple sentiment de plaisir ». Le conférencier rappellera à l'assistance composée beaucoup plus de jeunes lycéens et collégiens que les suites d'une première prise vont directement vers « la multiplication de l'usage de la drogue, le recours à d'autres types de drogues, puis vers l'accoutumance, la dépendance, la toxicomanie, l'engrenage puis la perte ». D'autres communications portant sur « La drogue et le cerveau » ou « Le rôle du médecin dans la prise en charge » ont été présentées par des professeurs spécialistes en neurologie et en psychologie. Des prix ont été distribués aux lauréats des meilleurs dessins sur le thème de la drogue et de la toxicomanie.