Comment libérer l'imaginaire ? Tel est le fil conducteur qui traverse la rencontre. La quatrième édition du Festival international de la littérature et du livre de jeunesse (22/29 juin 2011), qui se tient comme à l'accoutumée sur l'esplanade de Ryad El Feth à Alger, offre, aux amoureux de la littérature, un programme presque somptueux par la cohérence de son contenu, l'originalité de ses formules mais aussi la palette des auteurs invités. Chaque jour sont prévus une rencontre, un débat littéraire et «Deux auteurs en dialogue» auxquels s'ajoutent, parfois, des lectures poétiques. Le principe est de mettre face-à-face et côte-à-côte deux auteurs pour confronter pacifiquement leurs pratiques, leurs univers et leurs visions du métier de l'écriture ou du monde. Après Qassim Haddad (Bahreïn) et Hakim Miloud, il était prévu, hier, le duo Atiq Rahimi (Afghanistan) et Waciny Laâredj. Aujourd'hui, ce sera au tour de Hoda Barakat (Liban) et Bachir Mefti puis, dimanche 26, de Rodney Saint-Eloi (Haïti) et Mohamed Magani avant de laisser le «ring», lundi 27, à Jorge Volpi (Mexique) et Kamel Daoud et, le mardi 28, à Carlos Liscano (Urugay) et Rachid Mokhtari qui achèveront ce cycle. Les organisateurs ont veillé à offrir une variété dans les origines des écrivains étrangers, issus de plusieurs aires linguistiques et culturelles. De même, la rencontre de ceux-ci à chaque fois avec un écrivain algérien est une invitation pertinente, non pas à comparer mais à découvrir d'éventuelles interactions. (Toutes ces rencontres débutent à 19 h). Les premières journées ont accueilli dans la rencontre quotidienne, Fadéla M'rabet, puis Gabriel Okundji (avec notre chroniqueur Benaouda Lebdaï sur le thème de la littérature africaine). Aujourd'hui, ce créneau sera investi avec une lecture poétique qui réunira des auteurs de plusieurs villes d'Algérie. Dimanche 26, ce sera au tour de Yassin Temlali, journaliste algérien qui a couvert récemment les bouleversements socio-politiques en Egypte, mais qui fera part ici de son expérience d'observateur de la vie culturelle algérienne. Lundi 27, Abderrahmane Amalou et Yacine Mira viendront présenter le recueil de poésie Les mots et les maux, premier ouvrage littéraire en braille publié en Algérie ! Felwine Sarr (Sénégal) et Francois Beaune (France), annoncés tous deux comme singuliers, animeront la rencontre du mardi 28. (Toutes ces rencontres sont à 16 h). Entre ces deux moments de la journée, les séances de 17 à 18h30 sont consacrées aux débats. Après «Littérature et engagement», puis «Littérature et médias», aujourd'hui le débat sera consacré au thème : «Roman et histoire» à travers un hommage à Djamel Souidi, historien, décédé en février de cette année. Dimanche 26, «Littérature entre deux rives» sera consacrée aux écritures littéraires qui se construisent entre «deux exils». Lundi 27, la rencontre mettra en valeur les «Voix nouvelles», avec de jeunes auteurs partageant la «fraîcheur et ce même regard décapé sur la réalité». On y trouvera les Algériens Kaouther Adimi et Samir Qassimi, aux côtés de Flewine Sarr et François Beaune. Enfin, cap vers les rencontres du futur avec la question passionnante : «Nouvelles technologies, nouvelles écritures ?». Impossible ici de citer tous les auteurs, et si, probablement, l'Afghan Atiq Rahimi, prix Goncourt 2008, attirera l'attention, la liste présentée par le Feliv a de quoi nourrir toutes les curiosités avec des auteurs, confirmés ou plus jeunes, qui valent le déplacement. Enfin, mercredi 29, le Feliv se terminera par la chorégraphie «La Géographie du danger» conçue et interprétée par Hamid Ben Mahi à partir du roman éponyme de Hamid Skif, décédé en mars 2011. Une belle manière de rendre hommage à ce romancier et poète emblématique d'une génération.