Touggourt, la ville qui a vu naître les premières routes sahariennes et donné le coup d'envoi au premier raid d'exploration du sud de l'Algérie et de l'Afrique subsaharienne organisé par André Citroën en 1922, vit actuellement une grande crise des transports urbains qui éreinte ses habitants. Le problème de transport urbain dans le centre-ville de Touggourt n'a pas encore trouvé de solution efficace malgré les appels de la population. Les habitants de cette grande ville constituée de plusieurs communes éparses et villages satellites se posent chaque jour des questions quant à la persistance du problème malgré le nombre de véhicules de transport de voyageurs qui sillonnent la ville. La chaleur qui s'installe et la perspective de passer le Ramadhan sur place suscitent beaucoup d'inquiétudes et font remonter à la surface la grogne et l'impatience enfouies durant les quelques mois cléments de l'hiver. Rien à dire, la situation est insupportable ces derniers jours, «il est devenu tout à fait impossible d'attendre sous le soleil un G9, pendant plusieurs heures, et qui n'arrive pas», râle un habitant de Touggourt. Ils sont nombreux à pester contre l'APC qui ne justifie pas l'absence d'abribus à travers la ville. «Pour trouver une place dans un bus débordant de voyageurs, il faut attendre jusqu'à 45 mn et souffrir encore plus de l'exiguïté de l'habitacle et de la vétusté du bus qui crapaüte», nous dit un autre passager. Pis encore, certains bus menacent la vie des passagers et des piétons à la fois à cause de la vitesse excessive pratiquée loin des yeux des agents de police. L'autre problème relevé à Touggourt est le manque de respect de l'itinéraire des lignes faisant l'objet du cahier des charges signé avec la direction du Puissent-ils vivre heureux et très longtemps. Mais qui va vérifier tout ça sur le terrain rouspète un autre citoyen infortuné attendant un hypothétique minibus. Le gros du problème se pose au niveau de la ligne reliant la cité du 5 Juillet et le centre-ville de Touggourt. Cependant, l'argument phare soutenu par les chauffeurs de bus urbains est l'état des routes. Le manque d'entretien, les crevasses et autres affaissements, les insuffisances de la signalisation routière sont pour nos interlocuteurs les principales causes de la crise du transport à Touggourt et de l'encombrement quasi permanent. Il y a lieu de signaler, d'autre part, que la plupart des taxis sont des clandestins, ce qui signifie que le citoyen est livré à lui-même : entre attendre des heures et prendre un clando, le piège des fraudeurs se referme facilement et la situation le mène droit vers la sur tarification surtout sur les axes où la chaussée est endommagée, ou en cas d'urgence médicale ou due à la chaleur excessive aux heures de pointe. Reste la question de la sécurité des passagers qui pose problème pour les usagers des transports en commun attrapés au cou par le réseau bien rodé des clandestins. L'état des routes est un volet à part entière participant à fond dans la crise des transports à Touggourt. Les travaux de réhabilitation des réseaux d'eau potable et d'assainissement n'ont pas encore été finalisés depuis plus de 3 ans entraînant la fermeture intermittente des routes, ce qui aggrave le problème du transport, particulièrement sur l'avenue du 5 Juillet vers la zone industrielle en passant par la gare ferroviaire. Du côté des autorités locales, on souligne l'existence d'un grand programme de réhabilitation des routes afin d'en améliorer la fluidité. Quand les routes redeviendront lisses et goudronnées, d'autres problèmes resteront en suspens à Touggourt : la vétusté des véhicules destinés au transport des passagers, l'absence totale de contrôle sur les lignes de transport, le manque d'équilibre entre les différentes zones de la ville.