La 125e édition du tournoi de Wimbledon, troisième levée du Grand Chelem, a mis en pleine lumière deux vainqueurs qui entrent, pour la première fois, au palmarès de cette prestigieuse épreuve. Avant le double coup de tonnerre de samedi et dimanche, même si le second est à relativiser, personne ne s'imaginait d'autres maîtres du gazon londonien que la Russe Maria Sharapova et l'Espagnol Rafael Nadal. Tout le monde s'est trompé. Sharapova a été mise sous l'éteignoir par une joueuse tchèque de 21 ans, Petra Kvitova, dont on est persuadé maintenant qu'elle a tout d'une grande. Battue en deux manches seulement, 6-3, 6-4, la Russe, contre son gré, n'a pu que constater les dégâts et assister à l'avènement d'une future star. En effet, sauf accident de parcours, on ne voit pas comment Kvitova ne continuera pas sur sa lancée de la quinzaine de Wimbledon. Quant à Sharapova, elle attendra une autre opportunité de remporter son 4e titre majeur. Venons-en à la finale messieurs. Nadal, qui avait perdu sa place de number one mondial deux jours auparavant, avait à cœur de s'imposer face à Novak Djokovic, son successeur sur le trône de l'ATP. Non pas seulement pour faire passer son total de titres du Grand Chelem de 10 à 11, mais aussi et surtout pour démontrer, à la face du monde du tennis, qu'il n'est pas près, orgueilleux comme il est, digne descendant des grands d'Espagne, pour la passation de pouvoir. Malheureusement pour lui, le joueur d'en face s'est mis dans la tête de régner sur le circuit blanc. Vainqueur de Nadal à quatre reprises depuis janvier dernier, et chaque fois en finale, l'ambitieux Serbe de 23 ans, Novak Djokovic, a gagné dimanche le match ultime d'une levée du Grand Chelem faisant taire ainsi, pour longtemps, ses détracteurs, s'il y en avait encore, qui doutaient de son ascendant psychologique sur l'ex- n° 1 mondial. Djokovic est devenu la bête noire de Nadal, comme celui-ci l'est pour Roger Federer. Ce dernier est le seul d'ailleurs à avoir réussi à stopper la folle série de victoires du Serbe à Roland-Garros en juin dernier. 49 matchs joués depuis janvier, 48 victoires. Personne, actuellement, ne peut présenter une telle carte de visite. Dans la finale de ses rêves, Djokovic a défait Nadal en 6-4, 6-1, 1-6, 6-3. Mais est-ce pour autant le début du déclin du matador de Manacor ? Ce serait une grave erreur que de le penser, ne serait-ce qu'un instant. L'homme est tombé, il se relèvera. Et pas plus tard, peut-être, qu'à l'US Open, qui débutera fin août, à New York.