Des familles venues d'Algérie ont réclamé hier «la vérité» sur le sort de leurs fils échoués sur les côtes tunisiennes en 2008 en tentant de gagner l'Europe, qui sont portés disparus depuis, alors que des indices indiquent qu'ils ont été emprisonnés par le régime Ben Ali. Soutenues par l'Association de lutte contre la torture en Tunisie, une dizaine de familles, essentiellement originaires de Annaba, se sont rendues, hier, à Tunis, pour tenir une conférence de presse. «Nous réclamons aux autorités tunisiennes l'ouverture d'une enquête sérieuse pour découvrir la vérité», a déclaré Radhia Nasraoui, la présidente de l'Association de lutte contre la torture en Tunisie, qui défend la cause de 43 familles. Le 8 octobre 2008, 39 jeunes Algériens, 3 Tunisiens et un Marocain partis de Annaba pour tenter de gagner clandestinement l'Italie, se sont échoués sur les côtes tunisiennes près de Tabarka, à environ 150 km à l'est de leur point de départ. «Mon fils m'a appelé et m'a dit qu'ils avaient été arrêtés par la garde maritime tunisienne», a affirmé Abdelnasser Chemami, père d'un des jeunes Algériens, brandissant, comme les autres parents présents, la photo de son enfant. Les familles des naufragés ont assuré avoir ensuite été convoquées par les autorités tunisiennes de l'époque qui leur ont, dans un premier temps, promis que leurs enfants seraient bientôt libérés. Mais ils n'ont ensuite jamais eu de nouvelles de leurs proches.