Apr�s plus de cinq jours de d�tention, les autorit�s tunisiennes ont consenti finalement � lib�rer les 36 harraga ayant pris la mer dans la nuit du 6 au 7 d�cembre courant de la plage de Seybouse (Annaba). Du fait des mauvaises conditions atmosph�riques, les deux embarcations dans lesquelles se trouvaient les harraga ont d�riv� pour finalement �chouer sur les c�tes tunisiennes de la r�gion de Bizerte. D�apr�s le fr�re de l�un des harraga, ces derniers ont �t� remis hier, mardi matin, aux autorit�s alg�riennes du poste frontalier de Heddada, dans la wilaya de Souk-Ahras. D�s qu�ils ont appris, suite � une br�ve communication t�l�phonique sur mobile, que leurs enfants se trouvaient sur le territoire tunisien, des familles ont fait le d�placement jusqu�� Bizerte dans la journ�e du 12 d�cembre pour s�enqu�rir de leur situation. Mais trimball�s entre les diff�rents corps de s�curit� de ce pays (gardes-c�tes, gendarmerie et police internationale), les malheureux parents ont v�cu l�enfer, selon leurs dires. Soumis � un interrogatoire muscl� consign� sur PV concernant leur filiation compl�te, ainsi que des photocopies de leurs pi�ces d�identit� et m�me des cartes grises des v�hicules les transportant, ils n�ont pas �chapp� � des r�flexions d�sobligeantes, voire � des accusations d�organisateurs de harga, ont-ils racont� au cours d�une rencontre organis�e mardi au centre de documentation et d�information en droits de l�homme de Annaba, relevant de la Ligue alg�rienne pour la d�fense des droits de l�homme. L�un des gardes-c�tes tunisiens de Bizerte, ont-ils affirm�, leur a souffl� que 18 Alg�riens ont effectivement �t� arr�t�s et remis aux gendarmes de son pays. Une fois � Tunis, les parents ont pris attache avec les services de la gendarmerie et de la police internationale tunisienne, qui ont ni� au d�part la pr�sence des harraga sur leur territoire, avant de les diriger sur l�h�pital Rabta et la prison d�El-Ouardia, dans la banlieue tunisoise. Sur place, les parents, sans pouvoir rencontrer les leurs, ont appris qu�il y avait uniquement 18 personnes. De guerre lasse et en manque de ressources financi�res n�cessaires (la majorit� des parents sont de condition modeste pour ne pas dire d�favoris�s) pour prolonger leur s�jour, ils d�cident de regagner le pays. Cette lib�ration intervient gr�ce aux efforts du collectif des familles des harraga, dont l�un des membres a accompagn� une dizaine de leurs parents dans leur d�placement en Tunisie. Lors de la rencontre de mardi � la LAADH Annaba, les familles des harraga disparus, dont certains depuis l�ann�e 2007, se sont plaints de �l�ignorance affich�e par les pouvoirs publics� quant au sort de leur prog�niture. Ils ont d�clar� avoir frapp� � toutes les portes de la plus haute autorit� de l�Etat jusqu�aux responsables locaux, en passant par le Parlement avec ses deux chambres, le gouvernement et les ministres concern�s par le ph�nom�ne, `les repr�sentations diplomatiques nationales � l��tranger et celles �trang�res (Tunisie et Lybie) en Alg�rie. Toutes ces d�marches, soulignent- ils, sont rest�es sans suite � ce jour. Ils affirment d�tenir des preuves de l�emprisonnement de leurs enfants en Tunisie. Cette lib�ration, qui intervient gr�ce aux seuls efforts du collectif des familles des harraga, dont l�un des membres a accompagn� une dizaine de leurs parents dans leur d�placement en Tunisie, a �t� accueillie avec soulagement par les membres de la LADDH de Annaba, qui expriment toutefois leur crainte devant la multiplication de ce grave probl�me � partir des cotes de cette contr�e de l�extr�me est alg�rien. Evoquant le proc�s intent� � une centaine de harraga de l�ouest alg�rien, la LADDH s��l�ve �contre la persistance du gouvernement � criminaliser le ph�nom�ne et � emprisonner des jeunes qui ont pourtant un droit l�gitime et conforme � la d�claration universelle des droits de l�homme, ratifi�e par l�Alg�rie. Ce droit s�appelle : libert� de circuler�, mentionnent- ils dans une d�claration rendue publique, tout en demandant aux autorit�s de �prendre en charge effectivement la globalit� du ph�nom�ne autrement qu�en se comportant comme suppl�tif de l�Union europ�enne soucieuse de verrouiller ses fronti�res�.