L'emploi reste l'enjeu majeur pour l'Algérie », ont indiqué des experts de la Banque mondiale en mission à Alger. L'Algérie, qui se trouve actuellement dans « une situation très favorable pour enclencher une relance durable », fait face à d'énormes défis, dont le chômage. Ce dernier constitue, affirment-ils, « le plus important » de ces défis pour les années à venir. Estimé par la Banque mondiale à 25%, le taux de chômage en Algérie ne baissera, notent les experts de cette institution, que si on arrive à réaliser un taux de croissance similaire à celui des trois dernières années, soit 6 à 7%, et cela pendant les quinze prochaines années. Dans le cas où on maintiendrait la situation de « stagnation » qui a prévalu lors des trois dernières années, le taux de chômage actuel ne sera pas résorbé. C'est justement cette stagnation qui surprend ces mêmes experts. Au moment où la situation s'améliore (stabilité macroéconomique, recettes pétrolières importantes), l'Algérie trouve des difficultés pour amorcer sa relance. « Il faut que l'Algérie tire profit de cette situation très favorable. » Dans ses rapports avec l'Algérie, l'institution de Bretton Woods a toujours insisté, rappellent les experts, sur trois principaux éléments : la gestion des ressources, le climat d'investissement et les services de base (logement, éducation, protection sociale, etc.). A propos du climat des investissements, la Banque mondiale estime que l'Algérie a enregistré au cours de l'année dernière une légère amélioration, notamment pour ce qui est de la réduction des procédures de création d'entreprises. Ce même climat reste toutefois, ajoutent-ils, « toujours lourd ». En matière d'investissement, la Banque mondiale estime que l'investissement public est indispensable pour répondre aux besoins de l'Etat en termes d'infrastructures et d'amélioration de l'environnement économique. Concernant l'initiative prise par le gouvernement en lançant un deuxième plan de relance d'un montant de 50 milliards de dollars, les experts de la Banque mondiale affirment ne pas avoir de détails sur ce projet. Ils soulignent toutefois que le lancement d'un programme d'investissement est une initiative très importante pour rattraper le retard accusé en matière d'investissement dans les années précédentes. La nouvelle stratégie de coopération de la Banque mondiale, CAS, a été un autre point sur lequel sont revenus les experts en annonçant qu'il sera procédé à une « évaluation à mi-parcours » de cette stratégie l'année prochaine.