Un tel témoignage risque de faire oublier la réalité économique. Les experts du FMI ont jugé la situation macroéconomique nationale «assez favorable» à l'issue de discussions qu'ils ont menées avec des dirigeants algériens ces deux dernières semaines. «Nous avons constaté une continuation de la croissance économique qui devrait atteindre 5,5 % en 2004 alors que le taux d'inflation reste maîtrisé et ne dépasserait pas les 4 % cette année», a indiqué M.Erik De Vrijer, chef de la mission du FMI. Un tel satisfecit général relatif à la situation économique du pays, risque de faire oublier la réalité économique. L'un des grands défis auquel est confronté aujourd'hui l'Algérie, reste le chômage. Car au-delà des satisfecits distillés à bout de phrases par les responsables des institutions financières mondiales, le cas algérien est flagrant. Depuis le retour progressif à un calme sécuritaire et les appels incessants du président de la République à l'adresse des investisseurs internationaux, l'investissement étranger n'arrive pas à décoller. En attendant, les responsables du FMI ont exhorté le gouvernement algérien à accélérer les réformes, notamment dans le secteur bancaire. «La réforme des banques est, pour nous, la clé des réformes et une condition incontournable pour relancer l'investissement privé et assurer une croissance durable'', a indiqué M.De Vrijer. Aussi, pour tirer profit de cette situation financière favorable, la réforme du secteur bancaire et financier, devrait constituer la priorité des réformes'' selon les experts du Fonds monétaire international.» La réforme des banques est, pour nous, la clé des réformes est une condition incontournable pour relancer l'investissement privé et assurer une croissance durable'', a encore indiqué M.Erik De Vrijer. En d'autres termes, les experts du FMI ont tout simplement proposé un rythme plus élevé dans le processus de privatisation pour les banques en premier lieu. «Nous avons fortement recommandé aux autorités publiques que nous devons aller en urgence vers la privatisation et le partenariat dans le secteur bancaire et financier. Nous les avons aussi encouragées à assainir la relation financière entre les banques et les entreprises publiques et à renforcer la supervision bancaire», a souligné le chef de la délégation du FMI en mission à Alger. les marchés financiers demeurent embryonnaires, à l'image de la Bourse d'Alger et l'exécution des réformes traîne depuis plus de dix ans. Le système bancaire algérien est composé de 28 établissements, dont 21 banques et 7 institutions financières. Le nombre d'établissements bancaires a commencé à se développer à partir de 1999 avec notamment la création de 15 banques privées. Mais l'expérience n'a pas fait long feu. Khalifa Banque, Union Bank et la Bcia ont passé de vie à trépas. Et le secteur public a regagné, depuis, sa prédominance. Les banques publiques continuent à occuper une large proportion de l'activité du secteur bancaire dans sa globalité. Elles représentent 86,5% du bilan global du secteur bancaire, 91% des prêts à long terme et 84% des dépôts bancaires.