Le premier responsable de cette institution financière internationale juge cruciale une gestion saine et efficace des recettes hydrocarbures. “Ce n'est pas une ingérence, c'est la raison d'être du fonds”, a précisé M. Rodrigo de Rato, directeur général du Fonds monétaire international, à propos des recommandations émises par le fonds au sujet de la politique salariale en Algérie. Pour rappel, le chef de la mission du Fonds monétaire international, qui a séjourné en Algérie en octobre dernier dans le cadre des discussions annuelles au titre de l'article IV des statuts du FMI, avait suggéré au gouvernement algérien “de limiter les hausses des salaires à un niveau supportable pour l'économie”. La mission avait recommandé “l'adoption d'une politique salariale visant à préserver la compétitivité des entreprises face à la concurrence extérieure en soulignant la nécessité de lier les augmentations des salaires au taux de croissance hors hydrocarbures. La Centrale syndicale avait réagi “brutalement” considérant “inacceptables et inappropriés” les propos du chef de la mission du FMI. L'UGTA estimait que les exhortations du représentant de l'institution monétaire internationale ne sont ni plus ni moins que de l'ingérence. “On ne peut pas dire que l'opinion du Fonds monétaire international sur la politique fiscale du pays est de l'ingérence”, répond M. Rodrigo de Rato, lors d'une conférence de presse animée hier à Djenane El-Mithaq, du fait que l'Algérie est membre de cette institution. “Ce n'est pas une organisation étrangère à l'Algérie”, explique le directeur général du FMI, qualifiant les conseils du FMI, sur la réforme fiscale, les recettes et les dépenses d'utiles pour le pays. Ils permettent au gouvernement “d'avoir une opinion très qualifiée”, pour prendre des décisions appropriées, qui “ne sont pas faciles, mais nécessaires”. L'expérience, pas seulement en Algérie, mais aussi dans le reste du Maghreb, argumente-t-il, montre que la stabilisation macroéconomique, les réductions de l'inflation et de la dette sont essentielles pour la croissance. Une croissance soutenue est le meilleur moyen pour réduire la pauvreté et élargir l'emploi. “Nous faisons des recommandations à tous les pays, y compris les puissances économiques tels les Etats-Unis ou le Japon, ou la Grande-Bretagne sur leur politique budgétaire et fiscale”, lorsque la nécessité se fait sentir, soutient le directeur général du FMI. S'exprimant sur les réformes engagées par l'Algérie, M. Rodrigo de Rato note que “des succès remarquables ont été obtenus sur le plan du rétablissement macroéconomique. Des progrès sont, par ailleurs, réalisés sur le plan de la libéralisation du commerce extérieur et de l'affermissement de la croissance économique”. Pour autant “l'enjeu majeur pour l'Algérie est de parvenir à un taux de croissance durable plus élevé afin de réduire davantage le chômage”, souligne-t-il, en qualifiant de “cruciale” la gestion “saine et efficace des recettes des hydrocarbures en tenant compte des dépenses nécessaires au développement des infrastructures et à la satisfaction des besoins sociaux”. Dans la foulée, M. Rodrigo de Rato a félicité les autorités algériennes pour avoir décidé de rembourser par anticipation le volume des prêts accordés par le FMI. L'Algérie, la Tunisie et le Maroc, à l'issue de deux jours de discussion sur la facilitation des échanges commerciaux entre les trois pays ont convenu du dispositif à mettre en place pour le renforcement de leur intégration régionale et la facilitation du commerce entre eux. Des rapports d'étape seront présentés aux réunions périodiques du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington. Concernant la frontière algéro-marocaine, le ministre des Finances, M. Medelci, dit ne pas vouloir faire de commentaires. “Je ne peux faire des commentaires sur une question qui, elle, est éminemment politique, et prise en charge au niveau compétent concerné”, souligne-t-il, en estimant que la conférence, “très importante” sur la facilitation des échanges commerciaux entre les trois pays, “reste technique et opérationnelle”. Les participants à la conférence ont convenu que le renforcement de l'intégration régionale passe par sept grandes mesures. Il s'agit de l'harmonisation des réglementations régissant les échanges commerciaux, la suppression des distorsions au commerce, la poursuite des réformes dans les domaines des tarifs douaniers, des douanes et du secteur financier, des procédures de traitement des documents, les systèmes de paiement et enfin de la chaîne logistique, y compris les transports et les investissements mixtes. M. De Rato a indiqué qu'un comité technique préparera, dans un premier temps, un rapport sur l'harmonisation des réglementations liées à la mise en œuvre des accords de libre-échange, notamment les procédures et les règles d'origine, ainsi que les restrictions non tarifaires et le traitement préférentiel des produits maghrébins. Ce rapport sera examiné en avril 2006 à l'occasion des réunions de printemps du FMI et de la BM en vue de parvenir à un accord sur des mesures spécifiques. Pour l'établissement du rapport, deux réunions des experts des trois pays se tiendront successivement en janvier et en mars prochains respectivement à Alger et Tunis. Les participants ont décidé de mettre en place un observatoire du commerce extérieur maghrébin présidé périodiquement par un représentant du secteur privé. Le DG du FMI a été reçu par le président de la République ainsi que par le Chef du gouvernement Meziane Rabhi