Malgré l'avertissement formulé à leur encontre par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige le pays, les milliers de manifestants qui campent depuis vendredi au niveau de la place Tahrir au Caire se sont déclarés hier «déterminés» à rester pour obtenir l'accélération des réformes politiques. Un membre du CSFA, le général Mamdouh Chahine, a prévenu que l'armée «n'utiliserait pas la force contre les manifestants, mais ferait preuve de fermeté face à toute tentative de sabotage». Ces avertissements n'ont toutefois pas empêché plusieurs milliers de personnes de défiler, mardi au Caire, pour demander le départ du chef du CSFA, le maréchal Hussein Tantaoui, qui assure la direction du pays. Les manifestants sont partis de la place Tahrir vers le siège du gouvernement, dans le centre-ville, en scandant «Le peuple veut la chute du maréchal !». Elections différées A mentionner que les élections législatives égyptiennes, prévues en septembre, se tiendront finalement en octobre ou en novembre prochains. Un report de ces premières élections législatives depuis la chute du régime du président Hosni Moubarak en février est réclamé par de nombreuses formations politiques, qui estiment ne pas pouvoir être prêtes en septembre. Preuve aussi que la (re) mobilisation de la rue égyptienne a payé : le ministre égyptien de l'Intérieur, Mansour Issaoui, a annoncé, pour sa part, hier, le renvoi de plusieurs centaines de gradés de la police, en réponse à des appels à purger l'appareil policier du pays. M. Issaoui a déclaré au cours d'une conférence de presse que 769 officiers – des généraux et des officiers de grade inférieur – allaient être renvoyés, tandis que d'autres seront mutés, dans ce qu'il a qualifié de «plus grand remaniement de l'histoire des forces de police» en Egypte.