Le tribunal criminel de Tiaret, siégeant en sa première session pour 2005, a jugé puis condamné, tard dans la soirée de dimanche dernier, trois des quatre accusés du Crédit agricole et prononcé la relaxe pour une informaticienne, avec en sus le remboursement de 56 millions de dinars, représentant les sommes détournées au titre de l'émission de dix chèques depuis le compte du Crédit agricole vers la BDL par le chef d'agence CRMA de Tiaret avec la complicité d'un entrepreneur, du compensateur et d'une jeune employée. Ainsi, le chef d'agence et l'entrepreneur ont écopé de dix années chacun et deux ans pour le compensateur. Une condamnation qui vient alourdir la peine de prison infligée au chef d'agence qui se retrouve, après les 7 ans écopés dans l'affaire du détournement de 5,8 millions de dinars, avec une réclusion cumulée de dix-sept années de prison ferme. Une affaire qui avait longtemps défrayé la chronique locale, mais qui n'avait pas livré tous ses secrets près de trois années après la découverte du pot aux roses par l'actuel directeur régional et de l'introduction d'une plainte par le conseil d'administration et la direction générale de la CRMA. Le compensateur, au lieu de les rejeter, avait pris d'émettre les dix chèques sans provision au niveau des banques primaires concourant ainsi à des faux dans les écritures comptables auxquelles il a fallu six longues mois d'investigations pour les « dénicher ». La vigilance de certains, en dépit des pressions subies, a sauvé cette caisse de la faillite. Une affaire entrecoupée d'intermèdes savamment orchestrés pour déstabiliser l'institution qui avait dû se séparer de plusieurs de ses cadres et même des changements au niveau du conseil d'administration. Par ailleurs, plusieurs employés du secteur sanitaire Naceur Guermit de Sougueur, 26 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, seraient recherchés par la police pour une affaire liée à un trafic de bébés qui remonte à 1995. Une affaire qui semble avoir connu une issue judiciaire plutôt défavorable pour les incriminés puisque la Cour suprême aurait confirmé le premier jugement, à savoir une condamnation pour chacun des prévenus à un an de prison ferme. Au centre de ce trafic, sont impliqués des travailleurs de l'hôpital dont l'ancien directeur, actuellement en poste à Aïn Defla, et une assistance sociale qui aurait pris la direction de la France. A propos de cette dernière, le DSPRH dit : « L'intéressée a pris un congé, mais sera mise en demeure de rejoindre son poste faute de quoi elle subira les conséquences qui en découleront. » Un scandale semble ainsi en cacher un autre dans le secteur de la santé à Tiaret qui n'avait pas besoin de tels remous, à l'heure où les populations locales aspiraient à mieux. L'absence d'un communiqué officiel plus explicite ne rend pas facile le travail informationnel pour bien éclairer l'opinion publique bien que le DSPRH, M. Messikh avec parcimonie, a bien voulu répondre à nos questions.