Siégeant en session criminelle, le tribunal de Bordj Bou Arréridj a eu à se prononcer au cours de la semaine dernière sur l'affaire des contrefacteurs de faux euros dans laquelle sont impliqués un Malien introduit clandestinement, et huit Algériens. La genèse de l'affaire remonte au 15 avril 2006. Selon l'acte de l'arrêt de renvoi, deux ressortissants maliens en séjour illégal jettent leur dévolu sur un crédule artisan tailleur, tenté lui aussi par le gain rapide, avec lequel ils ont conclu par l'intermédiaire d'un Algérien, un marché au terme duquel il débourse 200 millions de centimes pour l'achat à partir d'Oran de la « potion magique » qui servira à la confection de billets de 100 euros. Pour prouver leur bonne foi, un de ces deux Maliens s'est porté garant et a accepté de se faire otage ; il a élu domicile chez le pourvoyeur de fonds. Malheureusement, la victime n'a eu vent de l'escroquerie que plus tard, aussi il enferme l'otage dans un hangar qui fait office de poulailler à Ouled Khelifa à 40 km du chef-lieu de wilaya, une région aux reliefs accidentés, et le captif ne devra son salut qu'au propriétaire du hangar. Aussitôt la gendarmerie prend l'affaire en main. Le représentant du ministère public a requis 12 ans de réclusion pour certains accusés, tandis que la défense avait plaidé les circonstances atténuantes. Après délibérations, quatre accusés ont été condamnés à 5 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs, séquestration, escroquerie et séjour illégal, quatre autres ont été relaxés et le neuvième prévenu a écopé de 10 mois de prison ferme et d'une amende de 10 000 DA.