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La vérité ne sort pas de derrière le bosquet
Publié dans El Watan le 29 - 12 - 2005

Alors que la guerre d'Algérie s'est déjà déplacée sur le territoire de l'occupant, la scène politique française est agitée à l'automne 1959 par un fait divers retentissant. Dans la nuit du 15 au 16 octobre de cette année- là, François Mitterrand, sénateur alors en exercice, plusieurs fois ministre dans la IVe République avant l'arrivée de De Gaulle au pouvoir, échappe à un attentat.
L'affaire fait grand bruit et, tout de suite, elle est connue sous le nom de “l'attentat de l'Observatoire”. L'événement ouvre lieu à toutes les supputations. Mitterrand était dans la posture du représentant de la gauche socialiste et son élimination constituait à l'évidence une machination préméditée. En réalité, il s'agissait d'un vrai faux attentat planifié et exécuté par un homme aux accointances douteuses, même pour l'époque. Partisan de “l'Algérie française”, Pesquet affichait ostensiblement, à Paris, son activisme d'extrême droite, même si son passé de résistant le créditait d'une appartenance à la sphère gaulliste. En 1959, ce personnage aux attaches politiques suspectes avait néanmoins été député à un moment de sa vie et c'est à ce titre qu'il avait pu approcher pour lui révéler le projet d'attentat fomenté contre lui. Pesquet avait été si convaincant, qu'il avait obtenu de François Mitterrand qu'il garde le secret absolu sur le complot et qu'il n'en parle surtout pas à la police. Pesquet, comme il s'en vantera dans un film consacré à cette mascarade qu'a diffusé France3, avait dupé Mitterrand. L'idée d'organiser cet attentat avait germé dans son seul esprit, car elle avait pour finalité de discréditer Mitterrand et peut-être de briser sa carrière politique. Pesquet riait sous cape de la naïveté de cet homme qui avait exercé de si hautes responsabilités politiques. Il avait manipulé Mitterrand au point où celui-ci avait réellement cru qu'en ne parlant pas du projet d'attentat il préservait la vie de son informateur. Il n'y avait en fait que Mitterrand-Pesquet opposés dans un face-à-face en clair-obscur. Pesquet, dans cette farce trouble de l'attentat de l'Observatoire, s'était adjugé le rôle du metteur en scène, celui de la marionnette étant dévolu à Mitterrand dans ce théâtre d'ombres. Dans la soirée du 15 octobre 1959, Mitterrand quitte précipitamment la brasserie Lipp où il a ses habitudes et rentre chez lui. En cours de route, il s'aperçoit que sa voiture est suivie, ce qui le fait penser à l'attentat dont lui avait parlé Pesquet. Mitterrand prend peur. Il arrête son véhicule en pleine avenue de l'Observatoire et s'enfuit, à pied, en quête d'un refuge. Une rafale retentit dans la nuit :c'est Pesquet qui a mitraillé la 403 de Mitterrand. L'événement fait sensation dans le monde médiatico-politique et il est amplifié par les déclarations ravageuses de Pesquet qui reconstitue publiquement le fil de l'intrigue de manière à rendre complice de la conspiration. Une procédure inspirée par Michel Debré, le Premier ministre, est engagée contre Mitterrand pour le priver de l'immunité. Le sénateur est traîné dans la boue et nombreux croient que son destin politique est consommé. Mitterrand a compris d'où vient le coup et il décide de contre-attaquer. Ancien ministre de la Justice, il détient des dossiers compromettants au nombre desquels l'implication de Michel Debré dans “l'affaire du bazooka d'Alger”, cet attentat raté contre le général Salan. Debré comprend qu'il est sage de ne pas aller plus loin, mais dès lors il vouera une haine implacable pour Mitterrand que les gaullistes blâment d'avoir changé de cap en ce qui concerne la guerre d'Algérie. Cette inimitié marquera les années à venir, car Mitterrand ne sortira pas indemne de l'attentat de l'Observatoire. Il est battu sans panache à l'élection présidentielle de 1965 et entame une traversée du désert dont l'oasis sera l'union de la gauche et la victoire triomphale de 1981. L'histoire ne dit cependant pas en quoi Mitterrand avait vraiment changé par rapport à cette Algérie où il disait que la seule négociation est la guerre. L'avènement de la Ve République était en grande partie le résultat de cette faillite du regard prospectif chez Mitterrand, comme chez d'autres grandes figures de sa génération en France. Il entre aussi dans l'Histoire sous la facette indélébile du tenant de l'ordre colonial. Ce n'est pas le meilleur jour sous lequel, aux yeux des Algériens en tous cas, on puisse se présenter.

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