Avis d'une grande flambée des prix. A une dizaine de jours de l'entame du mois de Ramadhan, prévu début août, la mercuriale grimpe progressivement. Hier, au marché T'nach de Belcourt, les prix affichés des fruits et légumes, bien que certains soient des produits de saison, donnaient le tournis, au grand dam des ménages. Cédée, il y a quelques jours, à 40 DA/kg, la tomate a atteint les 80 DA. L'oignon est vendu entre 30 et 45 DA/kg, les poivrons, pourtant de moyenne qualité, à 70 DA le kg. Les haricots à écosser oscillent entre 120 et 140 DA le kg, au moment où la laitue coûte entre 50 et 60 DA le kg. Idem pour la pomme de terre cédée à 40 DA/kg, les carottes à 50 DA et les navets à 70 DA. Le poivron est vendu entre 75 et 100 DA. En matière de record, la courgette est négociée à 120 DA, le haricot vert à 150 DA le kilo, le citron caracole à 200 DA. Même tendance haussière pour les fruits. La pêche est cédée entre 70 et 100 DA, la banane à 140 DA, la pastèque à 40 DA, le melon à 80 DA, les raisins sont à 150 DA. Les dattes sont tout simplement hors de portée, puisque cédées à 300 DA. Pas de quoi rassurer le moral des ménagères. La hausse n'a pas également épargné d'autres produits, même s'ils sont indispensables à la préparation de mets durant cette période. C'est le cas de la viande rouge fraîche cédée à 900 DA, la viande congelée à 600 DA. Outre ces produits, le raisin sec est passé du simple au double. Vendu il y a quelques semaines à 250 DA le kg, il a atteint 500 DA. Produit intournable, le «frik», de moindre qualité, est négocié entre 200 et 250 DA. Les citoyens à faible revenu, perplexes face à cette soudaine montée des prix, accusent les commerçants de faire du mois de Ramadhan, «pourtant période de piété», l'occasion de réaliser des profits «indécents». «Comme de coutume, les commerçant se sucrent sur le dos du simple citoyen. A ce rythme, les prix déjà peu abordables atteindront des pics jamais égalés. Comme l'année dernière, je risque encore d'emprunter de l'argent pour faire face aux charges de ce mois», s'inquiète Abdelkader, un quinquagénaire, fonctionnaire de son état. Et d'ajouter : «On est déplumé et personne n'est là pas pour mettre le holà. La responsabilité incombe aussi au gouvernement qui est incapable de réguler le marché.» S'ils admettent que les prix sont hors de portée pour certains produits agricoles, les commerçants rejettent toutefois toute accusation, évoquant une situation de monopole exercé par les mandataires dans les marchés de gros. «Les mandataires agissent en toute impunité. Ils décident des prix comme ils veulent. Je n'ai pas le choix. Soit j'aligne mes prix sur ceux des mandataires soit je change de profession», se défend Hamid, jeune commerçant. Son ami, également, vendeur, pointe du doit «l'échec» du ministère du Commerce. «Le minimum aurait été d'obliger les mandataires à vendre selon des prix fixés au préalable et rendus publics par le gouvernement. Malheureusement, ce n'est pas le cas», se désole-t-il. Salim, un autre commerçant, prédit des lendemains moins rassurants : «C'est une certitude, les prix augmenteront davantage sous l'effet incontrôlé de la spéculation et du monopole.» Alors que les prix flambent, le gouvernement tente de rassurer. Mardi, un haut responsable du ministère de l'Agriculture affirmait que les marchés seront bien approvisionnés en produits agricoles et dérivés. Objectif : faire baisser les prix. Ceci dit, cette opération risque de s'avérer un coup d'épée dans l'eau. D'autant plus que les marchés de gros et ceux de détail échappent aux règles de contrôle.