L'aménagement du site a coûté 60 millions de dinars. Les vendeurs sont exonérés des frais de location pendant deux ans. Quinze jours après leur délocalisation du centre-ville vers le nouveau marché de la zone Palma, sur le site du Polygone, 594 commerçants continuent de bouder les lieux. Ces derniers déplorent l'insécurité qui y règne en l'absence de patrouilles policières régulières, et le manque de transport depuis le centre-ville. «Nous somme fortement pénalisés car la plupart des clients ne s'aventurent pas à venir, surtout qu'il n'y a pas de bus desservant le marché à partir du centre-ville; les gens préfèrent faire leurs achats ailleurs où il y a plus de sécurité», regrette un jeune vendeur de prêt-à-porter. De son côté, la direction du commerce qui a mené l'opération suite aux instructions du wali de Constantine s'en défend en assurant que le marché aménagé sur une surface de 12 000 m2, avec 594 stands de 8 m2 chacun, dispose de toutes les commodités nécessaires pour exercer les différentes activités commerciales. Par ailleurs, et dans un communiqué diffusé à la presse, l'APC de Constantine soutient que «les problèmes liés au transport, à la sécurité et au stationnement ont été définitivement réglés». L'on saura qu'un accord a été conclu avec l'entreprise de transport urbain (ETC) pour assurer une desserte en direction du marché. Ce que les commerçants bénéficiaires réfutent totalement. Reste à savoir si ces tractations qui surviennent à quelques jours du Ramadhan ne cachent pas une tentative de pression sur les autorités. Certains vendeurs informels n'ont pas hésité à afficher leur intention de revenir au centre-ville où un dispositif de sécurité est toujours en état de vigilance. D'autre part, plusieurs désormais ex-commerçants de la rue du 19 Juin 1965 continuent de manifester pour dénoncer leur exclusion, réclamant des stands au marché du Polygone. Selon le directeur du commerce de la wilaya, plus de 50 % des recours déposés ont été étudiés. «Nous avons reçu 436 recours dont 282 ont été réglés, donc la majorité des jeunes recensés ont bénéficié d'espaces avec une exonération de paiement des frais de location pendant deux ans, et la situation des autres protestataires sera réglée dans les meilleurs délais dès réception des 11 marchés structurés programmés au cours de cette année», a-t-il assuré.