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«La seule réalité qui compte : l'humain»
Rémy Boiron. Comédien (Festival OFF)
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2011

Au départ, c'était un livre : Quelqu'un qui nous ressemble. C'est devenu une pièce qui remporte un vif succès. Les émois d'un enfant maghrébin forcé de trouver sa place dans l'exil prennent une résonance universelle. Comment un petit Maghrébin parvient-il à comprendre le nouveau monde où il est transplanté malgré lui ? La question taraude les tenants de l'intégration réussie et heureuse. Hélas, c'est rarement un parcours de santé. A quatre ou cinq ans, lorsqu'on débarque de l'Atlas, sans rien connaître de la France, avec une maman pétrie des traditions d'origine, comment s'adapte-t-on ? S'intègre-t-on aisément là où on se sent étranger ? C'était le thème d'un ouvrage publié par Ahmed Dich, en 2001, aux éditions Anne-Carrière. Devenu adulte, le Marocain y raconte ses premières années en France, de 1970 à 1980. La Compagnie Humaine, basée dans le Sud-Ouest, interprète sur scène ce récit mis en scène par Frédéric El-Kaïm, sous le même titre : Quelqu'un qui nous ressemble. Accompagné par Gilles Bordonneau aux instruments, le comédien revit, avec humour et émotion, cette étonnante histoire d'un enfant. Au début, Ahmed a cinq ans et réside avec sa mère et ses frères à Douar M'Layna, au Maroc (cela pourrait tout aussi bien se passer en Algérie). Son père travaille depuis 4 ans en France, dans une exploitation agricole. Un jour, il embarque femme et enfants avec lui, «pour une meilleure éducation, un meilleur logement, un meilleur confort des routes... et un meilleur avenir». Ce rêve devient vite difficultés, mais le jeune Ahmed sortira de l'ornière. Le comédien avec simplicité réussit à se mettre dans la peau du personnage. C'est un travail de précision, d'introspection et d'humilité. Il nous en parle.
Avignon (France)

- Qu'est-ce qui vous a poussé à adapter ce récit d'Ahmed Dich, sur l'immigration et l'intégration ?
Cela fait déjà plusieurs années que je travaille sur l'histoire de l'immigration, dans le Lot-et-Garonne où elle commence en 1850, avec des Alsaciens, des Bretons, puis des Espagnols lors du franquisme et des Italiens qui ont fui Mussolini. Un tiers des habitants dans le département a une origine italienne. Je suis de Bordeaux, mais mon père venait de l'Ardèche et ma mère de Corrèze. Ils m'en parlaient tout le temps. Je me sentais être de ces régions. J'avais en moi quelque chose d'un déracinement qui rend un peu schizophrénique. J'ai mis du temps pour me rendre compte que j'étais sensible à ces questions. J'habite aussi dans un village où se trouve un camp qui a accueilli jusqu'à 3000 Indochinois. Cela m'a fait comprendre qu'on est tous des immigrés.
- Pourquoi cette histoire qui paraît si ordinaire peut, sur les planches, prendre cette dimension exceptionnelle ?
L'histoire a quelque chose d'assez universel. Ce qui m'a touché dans le texte de Dich, c'est qu'il parle d'une immigration en milieu rural, alors que la majorité de l'immigration est associée au monde urbain. Même localisée, l'histoire peut être entendue partout. C'est la simplicité et l'authenticité qui marquent. Au début, on a un petit Marocain et à la fin, on a quelqu'un qui nous ressemble, qui vit les mêmes choses que n'importe qui. Un humain ! C'est cette presque naïveté qui est belle, surtout aujourd'hui avec les questions d'identité nationale, et de je ne sais plus quoi. Pour moi, ce témoignage ramène à la seule réalité qui compte : l'humain. Cela peut-être une histoire algérienne, tunisienne, maghrébine, turque, africaine.
La question de l'intégration touche tout le monde. Même ceux qui croient être français à part entière ont une longue histoire eux aussi, de migration interne, comme jadis les Auvergnats, les Ardéchois ou les Bretons.

- N'y a-t-il pas un décalage avec la réalité qui depuis les années 70 a beaucoupévolué ? A présent, en milieu rural ou dans les cités, la problématique n'est-elle pas plus lourde avec les ghettos ?
Oui, il y a bien un décalage, mais ce texte offre à voir l'humanité de ces personnes que certains rejettent sans savoir qu'ils sont comme eux.
Moi, fort de ce récit de Dich, cet homme en djellaba que je croise dans le supermarché, je le regarde sans clichés. Je me dis qu'effectivement l'immigration a changé, mais il faut la voir comme on se regarde soi-même. Nous sommes tous des citoyens du monde. Pour convaincre, je n'ai pas à travailler au forceps. Le simple témoignage que je fais vivre sur scène suffit.


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