Depuis mi-juillet, Israël n'est plus épargné par les mouvements de contestation qui secouent le monde arabe, même si les revendications des Israéliens sont de nature différente. Aujourd'hui, la «révolte des tentes» secoue quelques villes du pays, notamment la capitale israélienne. Samedi dernier, ils étaient entre 100 000 et 150 000 protestataires à défiler à Tel-Aviv, scandant leur exaspération face à l'explosion des prix des logements. «Le peuple exige la justice sociale», entend-on dans les rues de la capitale. Un récent sondage indiquait que plus de 80% de la population soutenait ces actions. Les porte-parole du mouvement ont lancé hier un appel à des manifestations de masse pour demain à Tel-Aviv. Le mouvement compte bien durcir ses actions, estimant que «le gouvernement ne nous écoute pas». Stav Shafir, représentante du mouvement, a déclaré que la nouvelle loi sur les logements votée mercredi par le Parlement «n'a fait qu'aggraver les choses». En effet, cette loi, qui vise à accélérer la mise en œuvre de projets de construction, est supposée augmenter l'offre et baisser les prix. Une tentative d'apaisement gouvernemental ratée : les contestataires estiment au contraire que cette loi ne profitera qu'aux gros entrepreneurs, et risque de causer des dommages environnementaux. Benjamin Netanyahou a, quant à lui, déclaré vouloir éviter «de prendre des mesures irresponsables, précipitées et populistes», pouvant mener à la banqueroute et au chômage de masse.